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Attention, la caténaire est hors tension

R. Verhelst.

mercredi 21 mars 2012, par rixke

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 L’électrification pose de nouveaux problèmes

La toile d’araignée tissée au-dessus de nos voies s’étend de plus en plus. Ce nouvel aspect de notre réseau pose de nouveaux problèmes techniques. Comme toutes les autres installations fixes et mobiles du chemin de fer, les caténaires doivent être entretenues régulièrement et, le cas échéant, réparées.

Pendant ces travaux, elles ne peuvent rester sous tension, et il faut que les signaux donnant accès aux zones hors tension soient tenus fermés. En effet, le personnel d’entretien doit pouvoir travailler en toute sécurité, et il faut éviter les avaries que provoquerait le passage accidentel de locomotives électriques de la section sous tension à la section hors tension [1].

 Une solution à ce problème

A cet effet, on peut bloquer tous les leviers d’itinéraire qui donnent accès à la zone qui doit être verrouillée. En pleine voie, cette manœuvre de protection est simple à faire, mais l’opération devient plus malaisée lorsqu’il s’agit de tronçons limités situés dans de grandes gares. Parfois, une trentaine de leviers doivent être bloqués ! On se rend compte aisément que cette méthode exige beaucoup de temps et peut, en outre, créer une situation très dangereuse à la moindre erreur.

POSTE DE BLOCK 14 A ANVERS CENTRAL. - Le tableau est fixé à un des murs latéraux du bâtiment, au niveau des signaleurs.
CABINE III A BRUXELLES-NORD. - Le tableau est placé dans la paroi métallique de la chambre des relais, à hauteur de l’appareil central de commande des aiguilles et des signaux.

 Une autre solution

Aussi, pour assurer une protection plus rapide et plus efficace des caténaires, utilise-t-on actuellement dans de nombreuses cabines des tableaux de protection de caténaires. Comme on peut le voir sur les photos, ces tableaux diffèrent de forme selon les circonstances locales. Ils représentent le tracé des caténaires, et les zones, qui ont été numérotées, se distinguent par des couleurs différentes. Groupés en dehors du tracé, il y a autant de poussoirs principaux qu’il y a de zones dans les caténaires, et chacun porte le numéro de la zone correspondante. A l’intersection des zones, aux endroits correspondant à ceux où dans la réalité les isolateurs dans les caténaires ont été placés, on trouve des poussoirs individuels, munis chacun d’une petite lampe qui, normalement, n’est pas allumée.

BLOCK 5 A MALINES. - Le tableau se trouve, avec d’autres appareils, à hauteur du bureau du dirigeant. Sur la même figure, le pupitre de commande (à droite) et le tableau de contrôle optique (au-dessus).
CABINE I/II A BRUXELLES-NORD. - Le tableau est monté sur une colonne métallique creuse et se trouve en face du dirigeant de l’installation.

 Comment fonctionne cet appareillage ?

Les tableaux de protection de caténaires sont placés sous un couvercle plombé (leur commande n’est confiée qu’à des agents qualifiés). Il faut les déplomber avant chaque opération et les replomber à la fin des travaux.

CABINE I A BRUXELLES-MIDI. - Installation semblable à celle de la cabine l/ll de Bruxelles-Nord, mais le tableau se trouve à l’extrémité gauche de l’appareil central. La photo du dessus montre le tableau avec le couvercle fermé ; celle du dessous le montre alors que le couvercle est ouvert.

Pour bloquer tous les signaux donnant accès à une zone mise hors tension, on actionne le poussoir principal correspondant. Immédiatement, tous les poussoirs individuels de la zone s’allument, et, ainsi, on a la certitude que tous les signaux sont fermés (voir figure I pour ce qui concerne le tronçon n° 248/12).

Fig. I

Si un mouvement de traction non électrique doit avoir lieu sur la zone mise hors tension, il suffit, après que le personnel d’entretien a été averti, d’enfoncer les poussoirs individuels qui délimitent l’itinéraire à suivre. Leurs petites lampes s’éteignent, et le signal correspondant peut être ouvert pour le mouvement à exécuter (voir figure II pour le mouvement de A à B : les poussoirs individuels 2 et 26 sont enfoncés). Après l’exécution de ce mouvement, on rétablit la protection complète de la zone en actionnant de nouveau le poussoir principal correspondant.

Fig. II

Lorsque la zone est remise sous tension, tout le trafic, y compris celui des trains électriques, doit pouvoir reprendre. Pour cela, il suffit d’enfoncer tous les poussoirs individuels.


Source : Le Rail, avril 1961


[1Quand une zone restée sous tension est reliée, par l’intermédiaire du pantographe, au-delà de l’isolateur, à une zone mise hors tension reliée à la terre, il en résulte un puissant courant électrique qui peut faire fondre la caténaire.