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Le turbotrain de la SNCF à Bruxelles-Midi

mercredi 17 octobre 2012, par rixke

Deux cent cinquante, trois cents km/h en train, on croit rêver !

Et pourtant, c’est pour demain, ou tout au plus, pour après-demain.

Le turbotrain français TGV 001, sorti d’usine le 23 mars dernier a, au cours de ses essais, parcouru 40 000 Km, dont 10 000 à plus de 250 km/h et un millier à plus de 300 km/h.

La vitesse maximum atteinte jusqu’à présent s’est située à 308 km/h, ce qui approche de près le record du monde sur rail de 331 km/h, détenu d’ailleurs par la SNCF.

Le prototype expérimental du turbotrain à très grande vitesse (TGV) a été distrait, pendant quelques jours, des essais systématiques qu’il effectue quotidiennement sur les voies rectilignes des Landes, pour être présenté aux principaux dirigeants et responsables de la SNCB.

L’arrivée du bolide en gare de Bruxelles-Midi valait le coup d’œil.

Il était 10 h 56, ce 23 novembre, quand, glissant sur les rails avec délicatesse, il pointa au bout du quai n° 1 son élégante tête de squale.

Le soleil était au rendez-vous et jetait une note de gaieté sur sa livrée orange (galonnée de gris) qui lui a valu, de la part de certains cinéastes, l’appellation astucieuse de « mécanique orange » par référence au récent film de Kubrick « Orange mécanique ».

L’émotion ne suscita pas de larmes, mais les visages étaient heureux.

Dans son allocution de bienvenue, M. LATAlRE, directeur général de la SNCB, mit l’accent sur les avantages essentiels du transport par rail en général et du turbotrain en particulier, en insistant sur ce fait que les très grandes vitesses impliquent des infrastructures nouvelles.

M. Guibert, directeur général de la SNCF, lui emboîta en quelque sorte le pas, en attirant l’attention sur le caractère vétuste de nos lignes, au tracé capricieux, datant dans l’ensemble du milieu du siècle dernier, auxquelles il faudra forcément substituer des voies rectilignes ou à courbes de larges rayons.

Il revint à M. Dupuy, directeur du Matériel à la SNCF, de donner avec force détails « la fiche technologique » du TGV, appelé à relier notamment :

  • Paris - Lyon en moins de 2 h.
  • Paris-Lille en 1 h.
  • Paris - Bruxelles en 1 h 30 et en version « tout électrique ».
  • Paris - Londres en 2 h 30 par le tunnel sous la Manche.

Les allocutions terminées, chacun s’en fut visiter la rame et recueillir auprès du personnel qualifié les renseignements qu’il lui tardait de connaître.

Il va de soi que nous reviendrons, à brève échéance, sur ce sujet passionnant.


Source : Le Rail, janvier 1973