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La gare de Rome Termini

mercredi 6 mars 2013, par rixke

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 Historique

La première gare de Rome Termini fut construite, entre 1864 et 1871, suivant les plans de l’architecte romain S. Bianchi. Les exigences du trafic appelèrent bientôt des agrandissements et des modifications.

En 1937, une solution radicale du problème ferroviaire de Rome s’imposa. Les travaux du nouveau plan, entrepris dès 1938, se poursuivirent jusqu’en 1942.

A la fin de la guerre, on estima qu’il fallait revoir le projet du bâtiment central, primitivement envisagé comme simple élément monumental. A cet effet, un concours national fut annoncé au début de 1947. Deux équipes de techniciens remportèrent la première place ex aequo : l’ingénieur L. Calini et l’architecte E. Montuori, d’une part, et, d’autre part, les architectes M. Castellazzi, V. Fadigati, l’ingénieur A. Pintonello et l’architecte A. Vitellozzi. Ces techniciens, réunis en un seul groupe, furent chargés d’élaborer les plans de l’édifice actuel.

 L’ensemble des bâtiments

a) L’aile donnant sur la rue Giolitti)) a une longueur totale de 1.170 m. Le premier corps de bâtiment (F) abrite, au rez-de-chaussée, plusieurs services pour le public (dépôts des bagages, guichets secondaires, salles d’attente, etc.) et, aux étages supérieurs, une immense salle de conférence, la bibliothèque et des salons de réception. Le second corps de bâtiment (G) contient des bureaux et diverses installations (dirigeants de la gare, centrale téléphonique, télégraphe, guichets pour les militaires, bureaux de police, services d’exploitation, etc.). Les trois autres corps (H - I - L) abritent les lignes provinciales du Latium, la cabine de commande centralisée et la centrale thermique ;

b) L’aile donnant sur la rue Marsala a une longueur de 930 m. et comprend quatre corps de bâtiment. Le premier (D), abrite aussi, au rez-de-chaussée, d’importants services pour le public (salles d’attente, bagages, douane, agence de voyages, bureau postal, etc ) et, aux étages supérieurs, plusieurs bureaux de l’exploitation. Dans les autres corps (B et A), on trouve les services postaux, les services de marchandises à grande vitesse, le poste de secours, etc. ;

c) Le bâtiment central (long de 232 m., large de 10 m. 50 et haut de 27 m. 90) abrite, au premier étage, les bureaux annexes du service des billets et des salles de restaurant ; aux étages supérieurs, on trouve des bureaux. Le grand hall des guichets et un restaurant extérieur s’avancent en avant-corps sur la place ; entre les deux se dressent les ruines du mur Servien. Enfin, en arrière-corps, s’étend la galerie principale (longueur 220 m., largeur 24 m. et hauteur 14 m.) par laquelle on accède aux quais.

 Le sous-sol

II contient une singulière métropole de trois étages comprenant des ateliers, des centrales thermiques, électriques et téléphoniques, un hôtel, des salles de repos et d’attente, des ascenseurs et des monte-charge, ainsi que plus de 3.000 mètres de rues sillonnées par des engins de transport divers.

 L esplanade des voies

L’esplanade intérieure de la gare comprend vingt-deux voies principales desservies par douze quais, tous pourvus de marquises. Leur longueur totale dépasse cinq kilomètres. Il y a, en outre, cinq voies secondaires pour les trains du Latium, desservies aussi par des quais à marquise.

 Chauffage, conditionnement d’air et ventilation

Le chauffage, en hiver, et la réfrigération, en été, sont assurés par trois systèmes distincts : à thermosiphon et à eau, à radiation, à air conditionné. Les fluides chauffants et réfrigérants sont fournis par une grande centrale thermique située près du temple de la Minerve médique, pouvant donner une production horaire d’environ 45 tonnes de vapeur sous la pression de 13 atmosphères. Une partie de la vapeur est amenée aux bouches disposées le long des voies pour le préchauffage des trains. Sept mille tonnes environ par an de charbon sarde alimentent la centrale thermique.

 Cabines électriques

L’énergie électrique est fournie par un système de câbles à 10.000 volts. Huit cabines, dans lesquelles le courant est ramené à 260 et 150 volts, sont branchées sur ce système. La consommation annuelle d’énergie dépasse 10 millions de kilowatts.

 Manœuvre des signaux et des aiguilles

Une seule grande cabine de commande est dédoublée en deux groupes, l’un pour le service normal dans un poste élevé dominant les voies, l’autre situé dans un poste souterrain blindé. Chacun des deux groupes comporte trois bancs comprenant 730 leviers, en face desquels se dressent de grands tableaux lumineux reproduisant schématiquement l’esplanade des voies. Les leviers commandent 50 signaux lumineux permanents pour le mouvement des trains, 170 signaux bas pour les manœuvres et 300 aiguilles. L’installation comprend 305 circuits de voie électriques, 5.840 relais, 27.000 lampes de signalisation sur les tableaux et des câbles à plusieurs conducteurs, sous plomb, pour une longueur totale de 1.680 kilomètres.

 Quelques chiffres significatifs

On a compté 13.500 appareils d’éclairage à une ou plusieurs lampes, 14 ascenseurs, 75 monte-charge, 346 haut-parleurs et 318 horloges, 1.400 appareils téléphoniques...

L’ensemble des constructions de la gare couvre une aire de 55.000 m2, soit à peu près le double de la surface de la place Saint-Pierre ; l’ensemble des quais couvre une superficie à peu près égale : 54.000 m2.

Le volume des constructions de surface et de sous-sol atteint 1.900.000 m³ ; il correspond à celui d’un gratte-ciel dont, la base serait 50 x 100 m. et la hauteur 380 m.

Les travaux de toutes sortes, exécutés entre 1938 et 1950, ont nécessité un total de cinq millions de journées de travail.

Il a fallu 80.000 tonnes de ciment, 14.000 tonnes de fer, 35.000 m2 de bois de coffrages, 32.000 m2 de vitres, 196.000 m2 de dallages...

 Le personnel

Près de 1.200 cheminots et plus de 200 agents des services concédés (nettoyage et porteurs) sont utilisés par la gare. Dans les heures de grande activité, 700 personnes travaillent dans Rome Termini. Les cheminots font face au mouvement des trains (350 environ par jour), à celui des véhicules (plus de 1.600) et au trafic des voyageurs (75.000 environ).


(Photos des Chemins de fer de l’Etat italien)
Source : Le Rail, novembre 1956