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L’électrification de la ligne Anvers - Louvain

mercredi 27 novembre 2013, par rixke

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Les électrifications de lignes du Réseau « B » se succèdent à cadence accélérée ; en moins de 24 mois, après Braine-le-Comte - Luttre, Boom - Anvers-Central, Gand-St-Pierre - Courtrai et Manage - La Louvière - Mons, la SNCB a inauguré le 14 janvier dernier, en présence du ministre des Communications de l’époque, la traction électrique sur la ligne Anvers - Louvain, c’est-à-dire le tronçon reliant Mortsel à Louvain via Lierre et Aerschot (49 km) puisque le tronçon Anvers-Central - Mortsel, long de 5 km, appartient à la ligne Anvers-Central - Bruxelles, la première ligne belge exploitée sous caténaires dès 1935.

La longueur de la nouvelle ligne en exploitation « électrique » d’Anvers Central à Louvain est de 54 km.

La gare de Louvain conserve toujours, comme Anvers Central, son bâtiment du siècle dernier ; inaugurée en 1879, la gare a subi au fil du temps plusieurs cures de jouvence. Elle comprend 9 voies à quai et plusieurs faisceaux de garage au noyau de cinq directions, à présent toutes électrifiées, vers Aerschot, Malines, Bruxelles, Ottignies et Liège.

Ce complexe est commandé par trois cabines de signalisation type ACEC, construites entre 1930 et 1935. Le block 13, poste de régulation de Louvain, comporte cinq casiers ; il en est de même pour les blocks 12 et 14 aux autres extrémités de la gare.

En 1983, les travaux seront entamés pour transférer ces trois cabines en un seul PRS.

 Un peu d’histoire

Le 5 mai 1835, la première ligne de chemin de fer du continent, Bruxelles - Malines, était inaugurée.

C’était le début d’un réseau qui allait devenir le plus dense du monde. Un an plus tard, Anvers voyait s’ériger sa première gare, renouvelée en 1854 et modernisée à nouveau en 1905. Ce bâtiment aujourd’hui classé « monument historique » fait partie du patrimoine urbain d’Anvers.

Anvers Central

D’Anvers Central allaient rayonner plusieurs lignes. Celle vers Lierre via Bouchout fut ouverte par l’Etat au trafic en 1857 et prolongée six ans plus tard jusqu’à Aerschot qui se trouvait, dès lors, reliée à la métropole anversoise. La même année, une autre ligne exploitée par la Compagnie de l’Est belge la branchait sur Louvain.

Lier

Ces divers tronçons étaient concédés à des sociétés différentes appliquant chacune des méthodes d’exploitation et des tarifs différents, ce qui ne simplifiait pas les problèmes. Une rationalisation s’amorça en 1864 par la fusion dans le groupe du « Grand Central Belge » [1] et se paracheva le 1er janvier 1897 par la reprise de ses différentes lignes par l’Etat belge.

 Aujourd’hui, l’électrification...

Au fil du temps, gares, installations et ateliers furent construits et continuellement adaptés aux progrès des techniques.

En début d’année 1981, la ligne Anvers - Aerschot - Louvain bénéficie des immenses avantages de l’électrification.

Au-delà d’une amélioration de la desserte locale, cette électrification prend une plus grande importance en raison du fait qu’elle constitue un maillon de plus de la dorsale flamande Courtrai - Gand - Anvers - Lierre - Aerschot - Hasselt - Tongres, que des antennes doivent prolonger vers Mouscron et Liège.

A l’occasion de cette électrification, qui s’inscrit dans son plan quinquennal 1976-1980, la SNCB, a modernisé toute l’infrastructure de la ligne, afin d’optimaliser son exploitation. C’est ainsi qu’on a prévu le renouvellement du ballast, des traverses et des rails, ce qui permettra le transit des trains de marchandises lourds entre le port d’Anvers et les bassins industriels de Liège et de Charleroi ; elle servira en cas de besoin de ligne de délestage « électrifiée » à l’avantage des lignes voisines Anvers - Bruxelles - Charleroi et Anvers - Malines - Louvain - Liège. La ligne bénéficie des technologies les plus récentes en matière de télécommunications et de signalisation. Des postes téléphoniques SOS reliés au dispatching ont été installés le long des voies, tandis que la circulation des trains se fera désormais selon le procédé du block automatique.

Une signalisation adéquate permettra en outre la circulation normale à contre-sens, et contribuera à conférer au trafic une plus grande souplesse, notamment en cas d’incident technique ou de travaux de voie. Les nouvelles cabines sont du type « tout relais ».

 Avantages de l’électrification

Ces diverses améliorations permettront une plus grande fréquence des services et un relèvement sensible des vitesses qui, de 90 kilomètres à l’heure actuellement, passeront, après réalisation complète de la modernisation, soit fin mai 1981, à 120 km/h sur les tronçons Anvers - Lierre et Aerschot - Louvain, les 140 km/h étant atteints sur la plus grande partie de la liaison, soit entre Lierre et Aerschot.

Des améliorations sont d’ores et déjà apportées aux services voyageurs avec un service cadencé chaque heure, omnibus entre Anvers et Aerschot et direct entre Aerschot et Louvain. La nouvelle ligne relie la « Métropole belge » avec son port, ses industries et son commerce à la vieille ville universitaire de Louvain qui, même si elle n’abrite plus depuis une dizaine d’années que l’Université flamande, reste un centre estudiantin important orienté vers le nord du pays, ce qui confère à la ligne nouvelle une importance particulière.

L’électrification de cette ligne donna aussi l’occasion de moderniser et d’aménager les gares de Heist-op-den-Berg, Lierre et Aerschot et d’apporter certaines modifications à celle de Louvain.

Heyst-op-den-Berg : sous-station de traction

De même, la modernisation de la ligne entraîne la suppression de la plupart des passages à niveau. C’est ainsi que le programme définitif implique l’élimination de trente-quatre passages à niveau sur quarante-neuf entre Lierre et Aerschot et de douze sur quatorze entre Aerschot et Louvain.

 L’énergie de l’avenir

Le prochain plan quinquennal de la SNCB prévoit, dans cette région, l’électrification des lignes Lierre - Herentals et Aerschot - Hasselt en 1981, Herentals - Turnhout en 1983 et Herentals - Neerpelt en 1986. Ainsi, à l’exception de la ligne Mol - Houthalen - Hasselt dont l’électrification n’est pas encore programmée, toutes les lignes, des provinces d’Anvers et de Limbourg seront équipées pour la traction électrique.

Gare de Heyst-op-den-Berg

En effet, l’électrification de nombreuses autres lignes du réseau apporte une réponse spécifique au problème de l’énergie. Le train, comme le déclarait M. Spitaels, est en effet le seul transport à utiliser l’énergie électrique, produite à partir de sources primaires diversifiées, parmi lesquelles le pétrole occupera de moins en moins de place.

Gare de Louvain

Exigeant un important matériel nouveau, tant roulant que fixe, la SNCB procure enfin à l’industrie belge des commandes particulièrement bienvenues, surtout en cette période de récession.

Aarschot : poste de signalisation

A ce propos, signalons les prochaines livraisons de soixante locomotives type 27 de 4 150 kw, de trente locomotives type 21 de 3 150 kw et de septante automotrices doubles « nouvelle génération », matériel faisant largement appel aux techniques les plus évoluées ; ces automotrices prendront la relève des vieilles voitures métalliques, construites dans la décennie 30-40 et dont quelques centaines de voitures, notamment des M1 (métalliques banlieue), sont encore en service.

 Listes des stations (S), Haltes (H), et Points d’arrêt (PA)

Dates initiales d’ouverture :

Anvers (S) : 07.05.1836 Heyst-op-den-Berg (S) : 06.07.1864
Berchem(S) : 01.03.1865 Heide-Loo (PA) : 03.01.1900
Mortsel (S) : 01.09.1874 Mechelbaan (PA) :  ?
Krijgsbaan (PA) :  ? Broekmanstraat (PA) :  ?
Lierschebaan (PA) :  ? Booischot (S) : 06.07.1864
Boechout (S) : 06.07.1864 Beggijnendijck (PA) : 01.05.1899
Vos (PA) :  ? Aurodenberg (PA) :  ?
Boschhoeck :  ? Aerschot (S) : 28.02.1863
Lierre (S) : 14.04.1855 Gelrode (H) : 03.01.1903
Lisp (PA) :  ? Wesemael (PA) : 03.01.1903
Kloosterheide (PA) : avant 1898 Rotselaer(S) : 28.02.1863
Berlaar (S) : 06.07.1864 Holsbeek (PA) : 01.10.1907
Melkouwen (PA) : 01.05.1899 Louvain - formation : 01.08.1905
Iteghem (PA) :  ? Louvain (S) : 10.09.1837

Source : Le Rail, août 1981

Portfolio


[1Le Grand Central belge était formé par la fusion des Compagnies « Anvers - Rotterdam », Est belge et Entre-Sambre-et-Meuse, soit un réseau de 478 km ; cette société absorba, en 1865, la « Société du Nord de la Belgique » et « Turnhout - Tiburg », soit 117 km.