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La sncb en 1984

mercredi 7 mai 2014, par rixke

Cette année encore, nous vous proposons quelques pages d’explication des données et des chiffres relevés dans la rubrique « Quelques statistiques de notre réseau ».

 Le trafic

L’amélioration de la situation économique de la Belgique et chez nos partenaires commerciaux a influencé favorablement les résultats d’exploitation de notre Société : le nombre d’unités de trafic (voyageurs/km et tonnes/km par wagons complets) a augmenté de 6,3 % par rapport à 1983. Cette évolution favorable est due exclusivement au trafic des marchandises par wagons complets en provenance ou à destination de l’industrie métallurgique belge et européenne.

 Voyageurs

Le trafic « voyageurs » continue sa régression, enregistrée depuis 1981. Le nombre total de voyageurs/km a atteint 6 444 millions d’unités, soit une baisse de 2,8 %. Avant de poursuivre cette investigation, il faut se souvenir de la restructuration intervenue en juin, qui a provoqué des modifications sensibles dans les habitudes de voyage de nos usagers. Le trafic des voyageurs munis de billets à tarif normal a augmenté de 2,6 % à l’intérieur du pays, tandis qu’il a accusé un net recul (8,5 %) en service international.

Tant en service intérieur - (74 millions voyageurs/km) -, qu’en service international - (46 millions voyageurs/km) - les déplacements des voyageurs bénéficiaires de réductions à divers titres ont diminué. Les déplacements touristiques vers l’Ardenne ou la mer ont été sévèrement influencés par les mauvaises conditions climatiques. Enfin, le nombre de voyageurs titulaires d’un abonnement social à la semaine ou d’un « abonnement d’administration » accuse un net recul. Cette tendance à la baisse se remarque aussi pour les abonnements B-Tourrail et ceux valables sur les lignes des sociétés de transport en commun dans les cinq grandes agglomérations.

 Marchandises

Le trafic « marchandises » est en nette progression et ce, dans tous les domaines, excepté les transports des produits agricoles et des huiles minérales, le premier conséquemment à une diminution du volume des céréales acheminées de France vers les Pays-Bas, le second suite au recul du trafic vers la Suisse et vers les centrales électriques à l’intérieur du pays. A l’importation et en transit, le transport des produits métallurgiques accuse aussi une hausse sensible. En ce qui concerne les matériaux de construction, l’accroissement se note surtout dans les exportations de bois et de verre. Les produits des carrières sont eux aussi concernés par les hausses de trafic grâce au trafic intérieur et aux exportations de chaux, de pierres calcaires à chaux et de dolomies vers les pays limitrophes. L’industrie chimique en plein essor a provoqué un courant de transport largement positif : exportations d’engrais vers la France et l’Allemagne, de plastiques vers l’Italie et la France et de soude caustique vers la France. Enfin, le trafic des conteneurs qui représente quelque 80 % du secteur des produits divers a aussi progressé, notamment les importations d’Allemagne, les exportations via les ports, le trafic de transit en provenance d’Italie, de France, de Suisse vers les pays d’outre-mer. Le trafic mixte « rail-route » a enregistré un gain de 16,5 % (12,3 millions de tonnes/km), surtout à destination et en provenance de l’Italie et de l’Espagne.

Les envois de détail progressent de 6,7 % en nombre mais les tonnes transportées ont diminué de 6,7 % également par rapport à 1983. Cette évolution est due à la très forte augmentation des petits envois des firmes de vente par correspondance alors que le trafic régresse. En service international, le trafic des envois en grande vitesse subit les conséquences de la disparition du trafic de transit entre l’Allemagne et la France, ce dernier passant par Strasbourg.

 Recettes, prix, tarifs

Le transport des voyageurs, des marchandises par wagons complets et des envois de détail ainsi que les produits divers ont rapporté 30 424 millions, soit 2 699 millions de plus qu’en 1983, grâce surtout au trafic des marchandises par wagons complets.

Globalement, les recettes du compte d’exploitation (en 1984) ont atteint 54 361 millions au lieu de 49 016 millions en 1983. Les charges, quant à elles, ont été évaluées à 54 678 millions contre 49 072 millions en 1983.

Cette augmentation des charges s’explique par le fait que l’allocation de fin d’année en 1983 ainsi que certaines dépenses en personnel ont été comptabilisées en 1984.

Ce mouvement a cependant été équilibré par la diminution des effectifs du personnel du mouvement.

Les dépenses pour l’énergie de traction ont augmenté de 11 %, suite au renchérissement du gasoil et de l’énergie électrique. Quant aux matières, les charges ont accusé une hausse de 9,5 % due à la hausse générale des prix, des dépenses de maintenance et d’amélioration du matériel de transport.

Les charges diverses accusent, elles, une augmentation de 19,4 %. Le 16.1.84, la KB a estimé le pourcentage moyen d’augmentation des tarifs voyageurs à l’intérieur du pays à 6 %.

Le prix des abonnements a crû d’environ 9,5 % alors que les billets coûtaient 5,1 % plus cher. Les produits divers d’un montant de 2 423 millions ont augmenté de 102 millions ou de 4,4 %, grâce à une augmentation des indemnités de chômage des wagons (+ 12,2 %) et à la location de wagons étrangers (+ 17,5 %).

Les produits financiers sont supérieurs de 135 millions (ou 38,6 %) à ceux de 1983.

 Personnel

Effectif, pensionnés, œuvres sociales

L’effectif est passé de 63 660 agents en 1983 à 60 933 agents en 1984. Cette diminution résulte des départs naturels. La tendance à la baisse du nombre de pensions de retraite se confirme en 1984, de même que le nombre de pensions de veuve et d’orphelins. En 1984, on a dénombré 32 974 pensionnés, 25 446 veuves et 451 orphelins. Les interventions de la Société en matière de solidarité sociale concernent notamment des prêts et des dons aux agents et aux pensionnés confrontés momentanément à des difficultés financières, les frais d’aide aux familles et personnes âgées, les allocations d’hiver, les dons aux enfants handicapés, les cadeaux de fin de carrière. Enfin, 3 450 enfants de cheminots, parmi lesquels des handicapés, ont eu l’occasion de passer des vacances en Belgique ou à l’étranger. Avec l’ouverture de 3 nouveaux restaurants, à Bascoup, Luttre et Bruxelles-Central, leur nombre s’élève à 25.

 Restructuration de l’exploitation

Le service voyageurs

Le 3 juin dernier, la Société a donc inauguré un nouveau service, tant sur le plan des horaires, des roulements que de l’occupation des voies et du matériel engagé. Le service voyageurs réorganisé comprend :

  • un réseau IC intervilles, reliant quelques 70 gares importantes du pays, de trains à grande vitesse circulant selon un horaire cadencé ;
  • un réseau de trains IR interrégionaux à horaire cadencé concernant plus de 100 gares dont 30 du réseau IC ;
  • un service de trains omnibus pour les dessertes locales ;
  • un service de trains de navetteurs aux heures de pointe, en cas de nécessité ;
  • un service de trains internationaux ;
  • la desserte par des autobus de la SNCV de 232 gares et points d’arrêt où le volume de trafic n’atteignait pas un seuil déterminé. Cette restructuration a permis par la même occasion une meilleure circulation des trains.

Néanmoins cette dernière sera toujours tributaire des incidents techniques, des accidents aux passages à niveau et des actes de désespoir. Le nouvel indicateur a été lui aussi conçu selon de nouvelles normes.

Marchandises

La première phase du plan de restructuration du service marchandises par wagons complets est terminée. Les cours à marchandises dont le trafic n’atteignait pas le seuil imposé ont été fermées et un nouveau plan de transport des wagons qui ne sont pas régis par le service des trains complets est en voie d’application. Ce plan implique un regroupement des activités des gares de formation. L’économie annuelle réalisée grâce à ce plan est d’ores et déjà estimée à plus de 500 millions. Des études de rationalisation sont également entamées, concernant les ateliers de wagons et de matériel de traction, les postes de visite et d’entretien, pour aboutir à une économie immédiate de l’ordre de 200 millions par an.

Envois de détail

Diverses études susceptibles d’améliorer la rentabilité du service des envois de détail sont en cours ; il s’agit notamment d’accélérer les acheminements entre centres urbains et semi-urbains, de créer un centre de tri unique moderne, de réduire le nombre de points de réception, de concentrer les activités des centres routiers et de conclure des contrats d’abonnement de prise et de remise à domicile. Néanmoins les économies réalisées sont en deçà des prévisions établies pour 1984.

 Les investissements

La Société a poursuivi l’exécution des travaux inscrits au programme triennal 1984-1986, soit l’électrification des lignes, l’acquisition de matériel roulant, la desserte des grandes agglomérations.

Les projets, quant à eux, portent sur l’aménagement et l’établissement d’aires de parcage pour autos et vélos, l’accroissement de la vitesse des trains, la suppression de passages à niveau, l’accès aux gares et aux quais, la sécurité des voyageurs et du personnel, l’équipement des ports et des zones industrielles.

Au 31 décembre 1984, le réseau ferré belge avait une longueur totale de 3 741 km, dont 2 902 utilisés pour le trafic des voyageurs et des marchandises et 839 pour le seul trafic des marchandises.

Comparé à 1983, la longueur totale a été réduite de 101 km à la suite de la mise hors service d’un certain nombre de tronçons de lignes. En 1984, les lignes Flémalle - Kinkempois, Herentals - Turnhout, Welkenraedt - Eupen ainsi que les tronçons Visé - Montzen et Piéton - Marchienne ont été mis en service en traction électrique, ce qui a porté à 1 907 km la longueur totale des lignes électrifiées, soit une augmentation de 64 km par rapport à l’année précédente. Il reste néanmoins 1 834 km de lignes encore exploitées en traction diesel. Un aspect essentiel de la modernisation réside dans l’intention de renforcer la sécurité et de réduire les nuisances. Afin de diminuer les risques d’accidents, de nombreux passages à niveau ont été supprimés, soit en déviant les routes, soit en construisant des ouvrages d’art. Le nombre total de ces passages à niveau a diminué de 101 unités.

60 % du total des croisements avec la voie publique sont déjà équipés d’une signalisation automatique, dont 39 % avec barrières. En 1984, leur nombre s’est accru de 41 unités.

Le renouvellement des rails s’est poursuivi sur encore 500 km de voies principales (dont 366 km de rails longs soudés) ; 172 appareils de voie ainsi que 441 000 traverses ont été également remplacés.

Le ballast a été renouvelé ou criblé sur 196 km de voies.

Les voies secondaires ont vu le renouvellement de 130 km de rails, de 91 800 traverses, de 234 appareils de voie et de 40 km de ballast. Dans le cadre des travaux d’électrification, Burst et Eupen ont été reconstruites et la nouvelle gare de Tubize a été mise en service.

L’industrie a fourni 16 locomotives électriques, 8 de la série 21 et 8 de la série 27, 41 automotrices doubles, 25 voitures M4, 342 wagons tombereaux à bogies, 28 wagons fermés, 44 wagons à toit ouvrant et à déchargement contrôlé par gravité et 2 wagons grues. Les ateliers de la SNCB ont eux construit 100 wagons plats et un prototype de wagon spécial à bogies.

La Société a établi un programme de mise hors service d’ici à 1990 de matériels usagés, soit 204 locomotives diesel de ligne et 39 autorails diesel, 382 voitures de service intérieur, 111 voitures destinées aux relations internationales et 5 233 wagons de types divers.

Enfin, la Société envisage la modernisation de la gare de triage d’Anvers Nord dont les installations datent des années 30.


Source : Le Rail, décembre 1985