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Le nouveau siège de l’U.I.C.

mercredi 21 janvier 2015, par rixke

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Depuis 1930, le Secrétariat général de l’Union internationale des Chemins de fer était installé dans un hôtel privé de la rue de Prony, à Paris (17e). Sans doute y retrouvait-on avec agrément les somptuosités de certaines demeures parisiennes du XIXe siècle, mais il fallut envisager un cadre s’adaptant au programme d’extension que s’était fixé l’U.I.C, et les cinquante administrations qui la composent ont estimé que cet organisme gagnerait en efficacité et en prestige s’il disposait d’un siège conçu pour ses fonctions.

Les représentants de ces administrations, après s’être accordés sur le maintien à Paris du Secrétariat général, décidèrent de retenir un emplacement offert par la S.N.C.F. et que celle-ci mit à la disposition de l’U.I.C. par bail emphytéotique. La parcelle, d’une superficie de 2.730 m2, est située en bordure de la rue Jean-Rey (15e), dans les anciens terrains du dépôt du Champ-de-Mars, près de la tour Eiffel.

Sur cet emplacement, à la fois central et bien dégagé par la Seine et par les espaces verts d’un terrain de sports, face au palais de Chaillot, s’est élevée une construction imposante qui comprend un hall d’accueil et des salles de réunion au rez-de-chaussée avec des vestiaires et des locaux de service en sous-sol, puis dix étages en surélévation, l’ensemble développant 5.710 m2 de planchers.

Les trois salles du rez-de-chaussée (de 280, 135 et 50 places) sont équipées de dispositifs de sonorisation et de traduction simultanée en quatre langues, avec possibilité de toucher un auditoire d’une salle dans l’autre. Grâce à des aménagements amovibles, elles peuvent se prêter à différentes transformations répondant aux conditions de travail du moment.

Au premier étage, formant mezzanine, est installé un bar avec terrasse et coin de détente. Le deuxième est aménagé en locaux de travail et de secrétariat donnant le complément indispensable aux salles de conférence.

Le troisième étage a permis d’aménager quelques salles pour réunions à effectifs réduits ; ensuite viennent quatre étages de bureaux affectés aux services permanents du Secrétariat général (services techniques, administratifs, traductions, etc.). Le huitième est réservé pour des extensions futures. Il en est de même des neuvième et dixième étages, dans lesquels il est projeté de créer quelques chambres pour hôtes de passage et une salle de restaurant.

Les façades sont revêtues d’une belle pierre de ton rosé ; les abords ont été dégagés de façon à permettre le stationnement et l’évolution d’environ vingt-cinq voitures.

Enfin, une caractéristique du nouveau siège mérite d’être signalée : en plus du financement de la construction au moyen des réserves de trésorerie du Secrétariat général et d’un prêt à 25 ans consenti par onze administrations — ce qui fait de cet immeuble la propriété commune des membres de l’U.I.C. —, la plupart des réseaux intéressés ont offert des dons en nature de grande valeur et d’une haute qualité artistique, chacun s’attachant à fournir un échantillon typique de sa production nationale.

Tous ces dons ont été harmonisés avec l’ensemble de la décoration, qu’il s’agisse des riches matériaux intégrés à la construction, tels les marbres grecs et italiens, le liège portugais, la mosaïque israélienne, la céramique hollandaise, des cristaux tchèques, des mobiliers de grande valeur ou des accessoires et objets précieux qui confèrent à cet immeuble une classe exceptionnelle.

La Belgique a donné l’ameublement complet (table en fer à cheval, sièges, consoles, tentures) pour la salle de réunion du troisième étage.


Source : Le Rail, mars 1963