Accueil > Le Rail > Société > 1991-2000 Le plan décennal d’investissements de la SNCB

1991-2000 Le plan décennal d’investissements de la SNCB

L. Glllieaux.

mercredi 17 mai 2017, par rixke

Amélioration de la desserte de Bruxelles

Les problèmes de circulation routière dans et autour de Bruxelles deviennent plus que préoccupants, spécialement aux heures de pointe et beaucoup de nos concitoyens tout comme nombre de responsables politiques demandent une amélioration sensible de la desserte ferroviaire de la capitale. Afin de rencontrer ces demandes, l’utilisation de la ligne 26 (Hal - Etterbeek - Vilvorde) sera spécialement étudiée et des expériences d’accroissement des fréquences des trafics urbain et suburbain y seront réalisées. Cette étude sera étendue aux lignes 161 (Ottignies -Bruxelles), 124 (Nivelles - Bruxelles), 96 (Braine-le-Comte - Bruxelles), 123 (Grammont - Bruxelles), 50 (Alost -Bruxelles), 60 (Termonde - Bruxelles), 25 (Malines - Bruxelles) et 36 (Louvain -Bruxelles).

En outre, également dans le but de contribuer à résoudre le problème des embouteillages routiers dans l’est de la capitale et son quartier européen, une liaison souterraine est envisagée entre Bruxelles - Schuman et Schaerbeek (quartier Josaphat).

Acquisition de matériel roulant

Dans le but d’augmenter le confort des voyageurs et d’accroître les performances d’ensemble du matériel utilisé, notre société a programmé les mesures suivantes d’ici l’an 2000 :

  • La mise en service des 140 voitures intercalaires commandées pour les automotrices « Break » ;
  • La mise en service d’une tranche de 17 automotrices doubles de la série 900 pour les services locaux ;
  • L’acquisition de nouveau matériel pour remplacer les automotrices et voitures mises en service avant 1960 et également en vue de faire face à la croissance de la demande ;
  • L’amélioration du confort du matériel IC actuel ;
  • L’achat de nouveau matériel (locomotives et voitures) apte à 200 km/h, pour desservir la relation Verviers - Liège - Bruxelles - Gand - Bruges - Ostende ;
  • L’acquisition de nouvelles locomotives et de wagons pour le service marchandises.

Amélioration de l’infrastructure d’accueil des gares

Les gares constituent le premier point de contact du voyageur avec le chemin de fer il importe donc de veiller tout particulièrement à bien l’accueillir, pour que son voyage débute de la manière la plus agréable possible.

A cette fin, un vaste programme de modernisation des gares - voire de leur reconstruction, pour certaines d’entre elles a été établi sur la base d’un classement des gares en quatre catégories (A, B, C et D). En fonction de l’importance des gares, divers investissements sont prévus, qui abordent de multiples facettes de l’accueil des voyageurs : accès à la gare, information, vente, attente, commerces et services complémentaires, accès aux trains et attente sur les quais, arrivée à la gare de destination et sortie, etc. Une attention spéciale sera consacrée à la propreté des gares de même qu’à leurs accès. Les relations avec les autorités locales seront développées afin de valoriser au mieux le quartier de la gare et d’améliorer les voies d’accès vers celle-ci pour les transports en commun, les piétons, les deux-roues, les voitures particulières. Dans ce contexte, les projets sélectionnés dans le cadre du concours organisé par la Fondation Roi Baudoin « Le chemin de la gare » seront traités activement en étroite collaboration avec les communes concernées. Ils pourront servir de référence pour des projets d’autres localités désireuses de contribuer de façon marquante à la revalorisation des abords de leur gare et à l’amélioration de son accessibilité.

Amélioration des grands axes du transport marchandises et de ses installations

Pour que le chemin de fer puisse jouer un rôle important dans la forte croissance attendue du transport international des marchandises, il importe que la qualité de l’offre ferroviaire soit constamment améliorée, spécialement en ce qui concerne les capacités de transport ainsi que les délais et la fiabilité des acheminements. Diverses mesures ont donc été prises en vue d’atteindre ces objectifs.

Des axes principaux bien équipés

Un réseau de base a été défini en vue d’assurer des relations performantes entre les ports, les bassins industriels de l’intérieur du pays et les principaux points frontières, déterminés en accord avec nos réseaux voisins. Ce réseau a été étudié pour éviter les lignes voyageurs importantes, là où c’était possible. Il comporte les axes principaux suivants :

  • Zeebrugge - Gand - Malines - Louvain - Aarschot - Hasselt - Visé - Montzen ;
  • Anvers - Lierre - Aarschot - Hasselt - Visé - Montzen ;
  • Anvers - Lierre - Aarschot - Louvain -Ottignies - Fleurus - Auvelais - Namur -Dinant - Bertrix - Virton - Athus/Bertrix -Libramont - Stockem ;
  • Anvers - Lierre - Aarschot - Louvain - Ottignies - Fleurus - Charleroi - Erquelinnes ;
  • Erquelinnes - Charleroi - Namur - Liège - Visé - Montzen.

Les lignes qui composent ces axes seront progressivement équipées en vue de permettre la circulation des trains de marchandises à 120 km/h avec une charge maximale de 22,5 tonnes par essieu. Ces normes impliqueront à divers endroits des renforcements de l’assiette de la voie et de son armement ainsi que des travaux à certains ouvrages d’art : renforcement ou remplacement de tabliers, etc.

De plus, sur certains tronçons, tels Zeebrugge - Bruges - Gand, Anvers -Lierre - Aarschot - Louvain et Fleurus -Auvelais - Ronet (Namur), les capacités existantes seront renforcées en vue de faire face à l’augmentation attendue du trafic.

Des installations terminales performantes

Pour satisfaire les besoins de la clientèle, il ne suffit pas que les marchandises soient transportées dans les délais prévus - de préférence très brefs - entre deux points, il faut aussi qu’elles soient traitées efficacement et sans retard dans les installations de départ, de transit et d’arrivée.

Dans cette optique, la Société poursuivra la modernisation de ses installations « marchandises » dans les principales zones qui sont à la base du trafic :

  • Les installations dans les- ports d’Anvers, Zeebrugge et Gand ;
  • Les lignes des bassins industriels de liège, Charleroi et La Louvière ;
  • Les terminaux pour le transport combiné ;
  • Les gares de formation avec, entre autres, la poursuite de la modernisation de la gare de formation d’Anvers Nord.

Des wagons modernes et bien adaptés

En même temps que ces divers travaux d’infrastructure, la SNCB poursuivra la modernisation de son parc de matériel à marchandises pour le rendre complètement apte à la circulation à 120 km/h et à 22,5 tonnes à l’essieu, il en résultera entre autres une amélioration de la rotation des wagons et de leur rapport charge utile/tare, ce qui permettra de répondre à une augmentation du trafic tout en limitant les acquisitions de matériel neuf. Ces dernières seront axées sur les types de trafic en croissance avec, comme exemple principal, l’acquisition de wagons plats aptes au transport combiné.

 Mise en œuvre et évolution du plan décennal

Ce plan décennal, approuvé par le gouvernement, a fait l’objet d’une convention entre l’Etat et la SNCB, qui reprend les différents investissements prévus, de même que les engagements financiers correspondants. La première tranche de 5 ans de ce plan décennal sera intégrée dans le contrat de gestion qui va être conclu entre l’Etat et la SNCB, en application de la loi du 27 mars 1991 sur la réforme des entreprises économiques publiques (voir Le Rail de janvier et [février-<2270] 1992).

Par ailleurs, en 1995, un nouveau plan décennal d’investissements 1986 - 2005 sera élaboré, n inclura une adaptation de la seconde tranche du plan 1991 - 2000, sur la base d’un examen de l’évolution des besoins.

Après une période de restrictions dans les investissements ferroviaires, ce plan très important arrive à un moment où l’on redécouvre les possibilités et capacités du rail face aux défis que pose la croissance de la mobilité en général.

En employant les moyens prévus par ce plan décennal, la SNCB peut maintenant s’équiper en vue de répondre efficacement à la croissance de la demande de transport des personnes et des marchandises. Grâce à cette modernisation mise en œuvre par l’ensemble des cheminots, le chemin de fer va pouvoir confirmer et accroître son rôle de premier plan dans l’organisation générale des transports et le train va ainsi réaffirmer sa fonction de transporteur moderne et efficace, respectueux de notre environnement et de notre vie sociale.


Source : Le Rail, Juin 1992