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Ma journée de sableur

lundi 28 juin 2010, par rixke

Armand vient de se lever ; Louis et Solange sont prêts pour aller à l’école. Bonne journée, mes enfants !
...Et merci pour vos sourires ; je les emporte avec moi.
M. André Forthomme devient le sableur Forthomme de l’A.C. Salzinnes.
Mon camarade Colot fait sécher le sable avec lequel, sous pression d’air, nous allons commencer notre travail de décapage...
... tandis que mes collègues Billiard et Le jeune, munis de leur masque respiratoire et antipoussière, m’aident à changer le verre de mon casque.
Ce casque m’enveloppe complètement la tête et le dessus des épaules. Un long tuyau en c/c le rattache à une source d’air.
J’ai mis mon tablier et mes gants à manchettes, tandis que Billiard remplit le distributeur de sable, relié au réseau d’air comprimé.
Je commence par nettoyer des pièces de robinetterie.
Un de mes collègues, un peu après, décape une chaudière.
Le métier est toxique et pénible. L’atmosphère, malgré la protection du casque, devient vite irrespirable. On nous ménage des interruptions salutaires, que nous rendons amicales.
Puis, nous reprenons le boulot, avec courage. Attention ! Le sable va jaillir...
En voici l’effet ! Je disparais dans un nuage...
Après cela, un bon bain est nécessaire.
Nous l’accueillons avec le sourire.
Les sableurs sont exposés à contracter la silicose. Aussi, les docteurs de notre service de sécurité nous surveillent-ils régulièrement.
La journée est finie. La famille se retrouve au complet, dans la joie.
Après une collation, qui nous réunit autour de notre petite table...
...j’accompagne ma femme au jardin. Le sableur doit être en bonne condition, et, ici, à l’air pur, j’entretiens ma santé...
... pendant que les deux grands achèvent leurs devoirs ou lisent de bonnes revues...

(Photos Gérard.)


Source : Le Rail, septembre 1956