Accueil > Le Rail > Matériel roulant > Locomotives > Nos inoubliables vapeurs > Onzième période, 1940-1946 - Reprise du « Nord Belge » (suite)

Onzième période, 1940-1946 - Reprise du « Nord Belge » (suite)

Phil Dambly.

mercredi 24 novembre 2010, par rixke

Toutes les versions de cet article : [français] [Nederlands]

Vers 1900, en présence de l’accroissement continu du tonnage des trains de voyageurs et principalement des express Paris-Cologne, les machines n° 201 à 215 commencèrent à se révéler insuffisantes, de même que les trois 4-4-0 « Outrance » du Nord français, employées quelque temps entre Liège et Namur. Le Nord Belge décida la construction de six locomotives compound à quatre cylindres, système de Glehn-du Bousquet, entièrement semblables aux machines de la série 2.121-2.157 du Nord français. Les six locomotives, des 4-4-0 à grandes roues de 2,13 m, furent livrées par Cockerill en 1900 et numérotées de 301 à 306. En 1903, le Nord français céda ses locomotives n° 2.121 à 2.123 et 2.126, construites par la S.A.CM. en 1891, qui reçurent les n° 307 à 310.

2.855
Les locomotives « Outrance » du Nord (série 2.834 à 2.911) étaient ainsi dénommées parce qu’elles ne refusaient rien à leurs équipes. Premières locomotives françaises à bogies (1874-82). Le Nord Belge utilisa les n° 2.555, 2.863 et 2.905. La machine n° 2.855 à Saint-Martin en 1900.

Les machines n° 301 à 310, équipées du frein Westinghouse, remorquaient les trains directs et les omnibus entre Liège et Namur, Namur et Givet, Namur et Erquelinnes.

303
Locomotive compound n° 303, série 301 à 310. Foyer Belpaire (Société alsacienne de Constructions mécaniques, 1891 ; Cockerill, 1900).

Des 4-6-0 compound à quatre cylindres, système de Glehn - du Bousquet, semblables à celles de la série 3.078-3.354 du Nord français (230 A), furent livrées au Nord Belge par Cockerill en 1902. Ces machines à roues de 1,75 m portaient les n° 321 à 330. Le même constructeur fournit un deuxième lot de douze machines en 1904, n° 351 à 362. Douze autres machines furent encore livrées en 1906 par Cockerill et La Meuse. Elles étaient numérotées de 334 à 345. Pouvant atteindre 110 km/h, ces locomotives remorquaient les trains internationaux Paris-Cologne et certains trains lourds de voyageurs. Tout l’effectif fut repris par la S.N.C.B. et appelé le type 22.

362
Locomotive compound n° 362, appartenant aux séries 321 à 330, 334 à 345 et 351 à 362 (Cockerill, 1902-04-06 ; La Meuse, 7906). Ces machines de 1.350 ch ont formé le type 22 (n° 2221 à 2230, 2234 à 2245 et 2251 à 2262, ensuite 22.001 à 22.034).
22.022
Locomotive n° 22.022 de la remise de Saint-Martin, ex-n° 345 et 2245.

Les locomotives-tender n° 51 à 64, dites « Revolver », appartenaient au type créé par le Nord en 1901 pour la grande banlieue de Paris (série 2.231-2.305, ensuite 222 TA). Ces 4-4-4 à roues motrices de 1,66 m avaient été fournies par l’Energie, à Marcinelle, en 1909 Cockerill et la Société de Couillet de 1910 à 1911. Elles furent récupérées par la S.N.C.B. et devinrent le type 24. Deux machines de ce type ont été ensuite louées au chemin de fer de Chimay par la S.N.C.B., qui en assurait l’entretien (n° 2457 et 2462).

63
Locomotive n° 63 (Couillet, 1910). Série 51 à 64. Ces locomotives-tender de 625 ch, à deux cylindres, étaient surnommées « Revolver » en raison de la forme des soutes à eau et du tablier. Vers 1932, les machines n° 53, 61 et 63 avaient été munies de la réversibilité pour le service de Liège-Longdoz à Flémalle-Haute. Devenues le type 24, les machines de cette série ont porté tout d’abord les n° 2451 à 2464. Les locomotives n° 2457 et 2462 ayant été louées à la Cie de Chimay, les autres ont été classées comme suit, en 1946 : 24.001 à 006 (ex-2451 à 2456) ; 24.007 (ex-2463) ; 24.008 à 011 (ex-2458 à 2461) et 24.012 (ex-2464). La machine n° 2456, sabotée en 1944 et dont la réparation avait été ajournée, fut démolie en 1949 et n’a, en fait, jamais porté le n° 24.006. Tous les types 24 étaient concentrés à Tamines.

Les locomotives-tender n° 381 à 386 étaient identiques aux machines de la série 3.801 à 65 du Nord (232 TA), apparues en 1909 sur la grande banlieue parisienne. Construites par Cockerill en 1911, elles étaient employées au service des trains locaux de voyageurs sur les lignes de Mons et de Charleroi vers la France. Ces 4-6-4 à roues de 1,66 m étaient munies d’un réchauffeur d’eau du système Caille-Potonié. Elles ont rejoint l’effectif de la S.N.C.B. sous la désignation de type 94.

385
Locomotive tender n° 385, série 381 à 386, en gare de Charleroi-Sud. Ces « Baltic » de 880 ch, à deux cylindres, sont devenues le type 94 (n° 9481 à 9486, puis 94.001 à 94.006).

Les locomotives n° 421 à 455 étaient absolument semblables à celles de la série 4.061 à 4.340 du Nord (140 A). Remarquables engins de traction pour les trains lourds de marchandises, ces 2-8-0 à roues de 1,55 m arrachaient facilement 1.600 t en rampe de 5 mm par mètre. Elles étaient aussi utilisées à la remorque des express lourds et avaient été surnommées « les bœufs » pour exprimer symboliquement leur puissance au démarrage. Elles étaient compound à quatre cylindres, étaient équipées du surchauffeur Schmidt, de l’A.C.F.I., du frein direct et du frein Westinghouse. Les 35 exemplaires avaient été construits par Cockerill de 1927 à 1931. Ils furent tous incorporés dans le parc de la S.N.C.B. et devinrent le type 48. Affectées aux remises de Saint-Martin et de Kinkempois, ces belles machines ont toujours assuré un excellent service. Elles développaient 1.900 ch et pesaient 84 t.

444
Les belles « Consolidation » de la série 421 à 455, qui remorquaient aussi bien les express lourds que les trains de marchandises, avaient été construites par Cockerill de 1927 à 1931. La S.N.C.B. les appela le type 48 (n° 4821 à 4855, ensuite 48.001 à 48.035). Locomotive n° 444 entrant en gare de Namur en tête d’un express Liège-Paris composé de voitures métalliques Nord Belge, à bogies (août 1939).
48.017
Locomotive n° 48.017 de la remise de Montignies, ex-n° 437 et 4837.

Source : Le Rail, n° 136, décembre 1967