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Electricité et signalisation

M. Bienfait, ingénieur en chef.

mercredi 2 mars 2011, par rixke

 Eclairage, chauffage, force motrice et engins de levage

Installations d’éclairage

Toutes les installations d’éclairage, construites avant 1950, étaient équipées de lampes à incandescence ; ces lampes avaient un rendement de 12 lumen par watt.

A partir de 1950, les installations d’éclairage intérieur furent réalisées avec des tubes fluorescents d’un rendement de 50 lm/W.

Vers 1955, on transforma la plupart des installations dans les bureaux. Momentanément, ce rendement s’élevait à 80 lm/W.

Jusqu’en 1955, l’éclairage extérieur était réalisé à l’aide de lampes à incandescence montées dans un appareil d’éclairage standardisé qui était placé au sommet d’un poteau en bois. Pour les grands faisceaux, on utilisait également des pylônes équipés de projecteurs et de lampes à incandescence.

A partir de 1955, la lampe à vapeur de mercure à haute pression fit son entrée dans l’éclairage extérieur ; son rendement était de 50 lm/W. Ces lampes furent montées dans les anciens appareils d’éclairage pour lampes à incandescence. Pour l’éclairage des quais, on se servit de poteaux standardisés en aluminium. En 1966, un arrêté royal fixa les niveaux d’éclairement à prévoir dans les lieux de travail ; ainsi, il prescrivait un niveau de 300 lux pour un travail moyen, alors que, précédemment, un niveau d’environ 40 lux était considéré comme acceptable pour le même travail. C’est pour cette raison que l’on a dû utiliser des sources lumineuses avec un rendement plus élevé.

Dès 1967, l’éclairage extérieur réparti, placé en des lieux où des confusions de signaux n’étaient pas à craindre, fut réalisé à l’aide de lampes à vapeur de sodium à basse pression ; elles avaient un rendement de 135 lm/W et étaient montées dans un appareil d’éclairage du type éclairage public. Cependant, sur les pylônes et, dans une moindre mesure, pour l’éclairage extérieur réparti, la lampe à vapeur de sodium à haute pression (rendement de 120 lm/W) supplanta la lampe à vapeur de mercure à haute pression. Il existe actuellement une lampe à vapeur de sodium à haute pression de faible puissance, qui sera utilisée pour l’éclairage des quais en combinaison avec un nouvel appareil d’éclairage standardisé. Les installations existantes seront également équipées de ce nouvel appareillage.

Installations de force motrice

Les réseaux de distribution d’énergie à haute et basse tension furent exécutés en câble dès 1950. Entre 1945 et 1960, les installations d’alimentation de la signalisation furent réalisées pour une tension de service de 600 V ; ensuite, à cause de l’augmentation des puissances, on l’augmenta à 1 000 V.

La puissance des sous-stations de signalisation a évolué de quelques kVA jusqu’à 50, voire 100 kVA. Jusqu’aux années 60, on a utilisé, pour la production de courant continu, premièrement des redresseurs à vapeur de mercure, ensuite des convertisseurs rotatifs comme les commutatrices et les groupes « moteur alternatif - dynamo courant continu ».

En 1960, apparurent les redresseurs secs au silicium qui, dès 1970, furent pilotés électroniquement pour le réglage des tensions et courants.

Installations de chauffage d’aiguillages

Les premières installations de chauffage électrique des aiguillages datent d’environ 1957. Avant cette date, la neige était évacuée exclusivement à la main. De 1957 à 1981, le chauffage électrique des aiguillages a été réalisé à l’aide d’éléments de chauffage cylindriques ; la puissance était de 200 W/m, augmentée à 300 W/m à la pointe ; la commande était manuelle.

A partir de 1983, les aiguillages ont été subdivisés en deux catégories : « très importants » (environ 1 000) et « autres ». Les premiers ont été chauffés à une puissance de 600 W/m, augmentée à 900 W/m à la pointe. Les deuxièmes seront progressivement pourvus d’un chauffage à 400 W/m ; le travail s’étendra sur 20 ans en fonction des travaux de renouvellement et de transformation. Dans le but d’économiser de l’énergie, les chauffages à 400 et 600 W/m sont réglés automatiquement en fonction des températures du rail et extérieure.

En 1986, tous les aiguillages très importants seront pourvus du chauffage à 600 W/m. Depuis 1983, le nouveau Règlement général sur les installations électriques est en vigueur. Ce règlement va faire de l’électricité la forme d’énergie la plus sûre pour la distribution et l’utilisation. Les nouvelles installations sont conformes à ce règlement.

Installations de freins de voie

Dans de nombreuses gares de triage déjà, le travail dangereux de freinage manuel des wagons par sabots déposés sur le rail, a été supprimé en première ligne par la mise en œuvre de freins de voie à commande pneumatique ou hydraulique. Les prochaines années verront l’installation de freins de voie au niveau de toutes les lignes de freinage et l’apparition de gares de triage entièrement automatiques, où l’ensemble du processus de triage et de freinage sera géré par des microprocesseurs.

Matériel de levage et de manutention

La manutention des marchandises dans les gares a connu le même développement de la mécanisation que l’ensemble du monde industriel par l’installation : d’engins de levage tels que grues et portiques dans les cours à marchandises, d’ascenseurs et de monte-charge sur les quais, de tracteurs et de chariots élévateurs dans les centres routiers, ...

Une attention particulière devra être réservée au transport combiné rail-route des containers, semi-remorques et caisses mobiles. Le brillant avenir auquel est appelé ce mode de transport devra être appuyé par l’extension ou la création de terminaux de transbordement équipés d’engins de levage performants.


Source : Le Rail, août 1985