Accueil > Le Rail > Personnel > Inventions des cheminots > Aspirateur « Buggenhout »

Aspirateur « Buggenhout »

mercredi 31 août 2011, par rixke

Toutes les versions de cet article : [français] [Nederlands]

Léon Buggenhout.

Pour protéger ses agents qui travaillent aux meules contre les projections, toujours dangereuses, de grains d’émeri ou de particules métalliques incandescentes, la Société leur fournit des lunettes à monture métallique renforcée et treillis latéral.

Malheureusement, malgré les recommandations du personnel de maîtrise et des délégués à la sécurité, il arrive que des travailleurs, par insouciance ou précipitation, ne portent pas leurs lunettes de protection, pour meuler ou se contentent de leurs propres verres correcteurs, qui ne les protègent pas assez.

En outre, les collègues qui circulent dans le voisinage d’une meule en action peuvent être atteints aux yeux par les particules projetées.

C est pourquoi nous nous réjouissons de l’heureuse initiative de M. Léon Buggenhout, contremaître aux ateliers E.S. d’Etterbeek, qui a recherché et trouvé un dispositif ingénieux pour supprimer les projections dangereuses des meules.

Le problème consistait à pourvoir la meule d’un aspirateur de poussières fonctionnant électriquement ; pour le résoudre, il fallait surmonter plusieurs difficultés.

Sans entrer dans des explications techniques trop arides, voici la solution adoptée par le chercheur.

Un bouclier réglable, qui ne laisse à découvert que la partie utilisable de la meule, est garni intérieurement de chicanes amovibles qui ont pour effet de freiner les particules incandescentes et d’empêcher qu’elles soient entraînées dans le mouvement giratoire de l’appareil.

Sous la meule, une auge recueille les grains d’émeri et les rognures incandescentes de métal, puis les dirige vers un aspirateur termine en couronne autour d’un cône, ceci pour séparer les particules lourdes des légères. Les grains les plus lourds tombent, dans une chambre, derrière le cône, et sont entraînés dans une boîte amovible, située à la partie inférieure du bâti. Le ventilateur absorbe les poussières plus légères vers une cheminée d’évacuation.

Les photos ci-dessous prouvent à suffisance l’efficacité du système : alors qu’une meule pourvue d’un garant ordinaire lance des particules incandescentes en tous sens, celle qui est équipée de l’appareil imaginé par M Buggenhout n’en laisse échapper que de très rares, toutes dirigées vers le bas.

Ancien bâti à meuler en action.

A noter que notre ingénieux collègue a encore réalisé un montage plus économique des machines à meuler et une foreuse portative pour rails, actionnée par un petit moteur à explosion.

Bâti à meuler « Buggenhout » en action.

L’initiative et la compétence dont M. Buggenhout a fait preuve lui ont valu l’octroi d’une récompense par M. le Directeur Général.


Source : Le Rail, avril 1958