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La compagnie des chemins de fer du Congo supérieur aux Grands Lacs Africains (C.F.L.)

mercredi 18 janvier 2012, par rixke

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Le rail au Congo

 L’origine

La Compagnie des Chemins de fer du Congo supérieur aux Grands Lacs africains (C.F.L.) a été constituée en 1902, avec pour objet la construction de deux lignes reliant le fleuve Congo au lac Albert et au lac Tanganyika.

Le pont de Zofu sur le Lualaba, le plus long du Congo (743,50 m.).

Mais la découverte des importants gisements miniers du Katanga amena, au cours de la même année, la modification des objectifs de la société, à laquelle on assigna comme but de relier cette province à Stanleyville dans le délai minimum, en créant des services de navigation sur les biefs du fleuve Congo et en doublant par des voies ferrées les sections impraticables de celui-ci. En somme, il s’agissait d’établir au centre de l’Afrique, dans des régions alors bien peu connues et dépourvues de main-d’œuvre qualifiée, une immense voie mi-ferrée, mi-fluviale, totalisant plus de 1.700 km.

 Une histoire en cinq tronçons

Le premier tronçon du réseau ferré Stanleyville - Ponthierville (125 km.) a été construit de 1903 à 1906. Exécutée en majeure partie dans la forêt tropicale, cette œuvre exigea de ceux qui l’accomplirent une endurance à toute épreuve. Le travail le plus long et le plus ardu consista dans l’abattage des arbres et l’arrachement des souches. La voie ferrée Stanleyville - Ponthierville fut inaugurée le 1er septembre 1906.

La construction du deuxième tronçon, Kindu - Kongolo, s’échelonna de 1906 à 1910. La seule difficulté fut le franchissement de rivières encaissées ; dix-huit ponts furent édifiés. L’inauguration officielle eut lieu le 1er janvier 1911.

Le troisième tronçon, Kabalo - AIbertville, fut mis en chantier au mois d’avril suivant, le long de la vallée encaissée et rocheuse du Lukuga. Déjà très lents, les travaux furent entravés au début de 1914 : une grave épidémie de béri-béri décima les travailleurs. Quelques mois plus tard, lorsque le Congo entra en guerre, la situation s aggrava encore à la suite des prélèvements effectués dans le personnel pour les nécessités militaires. Pourtant, en avril 1914, le rail atteignit le lac Tanganyika, mais bien des choses restaient à faire, car on avait paré au plus pressé : la plupart des derniers ponts étaient provisoires et en bois. Ce ne fut qu’en 1921 que tous les ouvrages d’art furent achevés.

Pour parfaire son œuvre, le C.F.L. entreprit, au mois de juillet 1937, de joindre Kongolo à Kabalo. Cette liaison fut inaugurée le 31 décembre 1939. Dès lors, l’important port fluvial de Kindu était relié à Albertville par une voie ferrée continue d’une longueur totale de 714 km., à écartement d’un mètre.

De 1952 à 1956, le C.F.L. a encore construit, pour le compte du gouvernement du Congo belge et du Ruanda-Urundi, la voie ferrée de Kabalo à Kabongo, de 246 km. de longueur. Quant à la section Kabongo - Kamma, elle a été exécutée par le B.C.K. pour le compte du K.D.L. (Chemin de fer Katanga - Dilolo - Léopoldville).

 Principales caractéristiques

La liaison avec le K.D.L., dont l’écartement des voies est de 1,067 m., a obligé le C.F.L. à modifier le sien, qui était de 1 m. Cette opération, préparée de longue date, s’est effectuée au mois de septembre 1955. Il n’a fallu interrompre le trafic que six jours pour mener le travail à bien.

Au cours de mécanique

La longueur totale du réseau ferré est de 1.085 km. Outre ce réseau, le C.F.L. exploite encore des voies fluviales (le fleuve Lualaba et la rivière Luvua), des lignes de navigation sur le lac Tanganyika ainsi que 346 km. de routes.

En 1958, le trafic « chemin de fer » seul représentait plus de 189 millions de tonnes-kilomètres et près de 3 5 millions de voyageurs-kilomètres.

En gare de Samba...

Le matériel comprend 75 locomotives, dont 12 diesel et 63 à vapeur, 64 voitures et fourgons et 792 wagons.

Le transport des voyageurs se fait exclusivement par voitures métalliques. Celles des 1re et 2e classes sont toutes des voitures-lits, dotées du conditionnement d’air.

 Personnel et services sociaux

Les effectifs, pour l’ensemble des services africains, s’élèvent à 10.234 agents congolais et 296 agents européens.

Pendant les vingt dernières années, la Compagnie s’est particulièrement préoccupée d’améliorer les conditions sociales de ses agents. Parmi ses nombreuses réalisations, nous citerons : la construction de cités coquettes, l’extension des distributions d’eau et d’électricité, le développement de l’enseignement professionnel, l’amélioration des services médicaux et des œuvres sociales en faveur des cheminots congolais et de leurs familles (consultations prénatales, maternités, œuvres de protection de l’enfance), l’ouverture de cantines, de salles de cinéma, de clubs et d’installations sportives.


Source : Le Rail, avril 1960