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La ligne Landen - Hasselt est électrifiée

mercredi 1er février 2012, par rixke

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Le 28 mai dernier, les riverains de la ligne Landen - Hasselt vécurent un jour de fête. Un soleil radieux rayonnait sur les visages enchantés d’une foule nombreuse venue saluer, sur sa ligne, le passage du premier train électrique reliant la seule ville flamande de la province de Liège au chef-lieu de cette autre province en plein essor économique et démographique. Elle applaudit aussi la solution du problème de transport qui se posait encore entre le Limbourg et le reste du pays. L’électrification n’apporte-t-elle pas plus de rapidité, de confort et de souplesse ?

A Landen, M. Segers, ministre des Communications, coupe le ruban symbolique arec les ciseaux présentés par la petite Joëlle Granius, fille, petite-fille, arrière-petite-fille et arrière-arrière-petite-fille de cheminots.

Cette atmosphère joyeuse fut entretenue par les phalanges musicales de l’A. C. Louvain et de l’A. C. Malines, qui lancèrent leurs notés alertes respectivement à Landen, où presque la moitié de la population est composée de ménages cheminots, et à Hasselt, où l’on attend maintenant la construction de l’ensemble architectural qui sera érigé à l’emplacement de la gare actuelle.

 Les avatars de la ligne Landen - Hasselt

Le tronçon Landen - St-Trond fut construit par l’Etat et mis en exploitation le 6 octobre 1839, soit un an après l’achèvement de la ligne Bruxelles - Malines - Louvain - Ans.

En 1845, W. Mackensie et Cie obtinrent la concession du chemin de fer de 48 km. de Tournai à Jurbise, de celui de Saint-Trond à Hasselt et d’un prolongement facultatif jusqu’à la limite de la province. La même année, il transféra ses droits à la « Société des Chemins de fer de Tournai à Jurbise et de Landen à Hasselt », qui reçut, à titre de subvention gratuite, les 10.220 m. de la section Landen - St-Trond. Ce bizarre accouplement de lignes disparates provenait, d’une part, de ce que l’Etat désirait relier Hasselt au restant du réseau, d’autre part, de ce que les sociétés à capitaux anglais acceptaient avec une légèreté inconcevable les clauses les plus dures des cahiers des charges.

Les 18 km. de St-Trond à Hasselt furent ouverts au trafic en 1847, en même temps que la ligne de Tournai à Jurbise. L’exploitation du réseau de 76 km. était assurée par l’Etat moyennant une retenue de 50 % des recettes brutes.

Lorsque l’Etat concéda, en 1853, à la Société d’Aix-la-Chapelle à Maestricht, le tronçon de Maestricht à Hasselt, il y joignit, après accord de la Compagnie de Tournai - Jurbise, l’exploitation du chemin de fer de Landen - Hasselt, qui prolongea le chemin de fer que la Compagnie d’Aix-la-Chapelle ouvrit à l’exploitation le 1er octobre 1856. Cette dernière compagnie possédait déjà une concession néerlandaise et une prussienne, de sorte que la ligne Landen - Hasselt fut alors exploitée par une société s’étendant sur trois Etats.

Le 1er août 1867, la Compagnie Aix-la-Chapelle - Maestricht - Hasselt - Landen céda au Grand Central Belge l’exploitation de son réseau, et celui-ci ne fut racheté par l’Etat qu’en 1897.

Hasselt fut donc primitivement relié à Bruxelles via Landen (la ligne via Diest et Aerschot ne fut mise en service qu’en 1865), et c’est encore via Landen que la première liaison électrique entre le chef-lieu du Limbourg et la capitale a été réalisée.

Notons enfin que la ligne va changer de profil à Landen : pour supprimer le passage à niveau situé à proximité de la gare, elle sera détournée par le côté est de la ville et reprendra la direction du nord en passant en dessous de la ligne Bruxelles - Liège.

L’arrivée de personnalités à Hasselt.
Notre réseau se modernise

 Nécessité

Avec le Marché commun groupant plus de 160 millions d’habitants, de nouveaux débouchés nous sont ouverts et nous ouvrons nos portes aux pays environnants. Il nous est possible d’y conquérir de nouveaux trafics, mais nous risquons de voir des courants de transports s’acheminer par des itinéraires ne transitant plus par notre réseau. D’où la nécessité impérieuse de moderniser notre chemin de fer pour augmenter sa productivité et faire diminuer son prix de revient.

 Réalisations et projets

Le programme de modernisation arrêté au début de 1959 s’oriente vers ce double objectif par l’extension de l’électrification et de la dieselisation.

Hasselt est l’avant-dernier chef-lieu de province raccordé au réseau électrifié, dont l’étendue est ainsi portée à 930 km., soit 20 % de nos 4.700 km. de lignes.

Le programme prévoit encore :

  • L’électrification de la ligne Bruxelles - Ternat - Alost - Mlle, qui sera terminée à la fin de l’année ;
  • L’électrification de la ligne Bruxelles - Mons - Quévy, le seul chaînon manquant au système électrifié international qui reliera, vers 1962, Amsterdam à Paris et à la Côte d’Azur ;
  • L’électrification des deux liaisons Erquelinnes - Charleroi et Namur - Liège - Herbesthal, tronçons du grand axe international qui relie la France à l’Allemagne par la Belgique ;
  • La construction de 800 locomotives diesel, dont 210 sont déjà commandées.

 Hommage au personnel

Au cours de l’inauguration de la ligne électrifiée Landen - Hasselt, M. le Ministre des Communications a rendu un vibrant hommage aux efforts couronnés de succès que les cheminots, pleins de confiance en l’avenir du rail, produisent à tous les échelons de la hiérarchie, pour transformer le réseau belge en un instrument de transport moderne, adapté aux nécessités du Marché commun.

Une vue sur la seule ligne à voie unique complètement électrifiée.

Source : Le Rail, juillet 1960