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Le congrès « Morop » et le « Musée des transports »

mercredi 24 avril 2013, par rixke

Le 15e congrès international de l’Union européenne de modélisme ferroviaire - autrement dit « Morop » - a été organisé cette année par la section belge de cette association [1]. Un programme copieux avait été préparé à l’intention des nombreux participants à cette importante manifestation. En plus des voyages organisés sur les lignes de la S.N.C.B., la première et la dernière réunion ont été particulièrement réussies. Il s’agit de la séance d’ouverture du congrès sous la présidence de M. Bertrand, ministre des Communications, en présence de MM. Lataire, directeur général de la S.N.C.B., et Crem, directeur de l’Exploitation, ainsi que de la visite à la section ferroviaire du « Musée des Transports ».

II existe actuellement 19 associations ou fédérations appartenant à 16 pays différents, affiliées à la « Morop ». Les 146 participants au congrès de 1968 appartenaient à 14 nationalités.

Un des buts de la « Morop » consiste dans la normalisation des fabrications de modélisme ferroviaire. Les matières traitées sont multiples : échelles de réduction, voie, roues et essieux, gabarit du matériel roulant et des obstacles fixes, modes d’alimentation de la caténaire et captation du courant, lignes aériennes, attelages, etc.

Les membres de la « Morop », pour lesquels le chemin de fer est le violon d’Ingres, ne s’intéressent pas qu’aux modèles réduits et aux nouveaux modes de traction. Rien de ce qui a trait à la traction « vapeur » ne les laisse indifférents. Aussi ont-ils voulu consacrer la matinée du 7 septembre à la visite de l’atelier de traction de Louvain, où se trouve installée provisoirement la section ferroviaire du « Musée des Transports ».

Les visiteurs ont d’abord parcouru les salles d’exposition en cours d’aménagement. On y trouve une collection unique de pièces didactiques provenant des salles de théorie des anciennes remises à locomotives. Cette collection se compose notamment de distributions de différents types, d’une installation complète de freins Westinghouse, de schémas lumineux de signalisation, de plusieurs coupes de chaudières, ainsi que de tous les organes accessoires de la locomotive à vapeur.

L’ancien atelier « vapeur », qui fut visité ensuite, contient notamment une dizaine de locomotives conservées pour le musée ainsi que de nombreux trams provenant de la S.N.C.V., de la S.T.I.B. et d’autres sociétés de transports urbains.

Le clou de la visite fut la présentation de la locomotive 18.051, qui a déjà figuré à l’exposition de la gare du Nord en septembre 1966, et, « last but not least », de la locomotive 53.320, dont la remise en état va bientôt être terminée.

18.051

Les visiteurs ont admiré à loisir celle qui fut la plus connue de nos locomotives de manœuvres. Sa livrée brune est exactement la reproduction de celle qui existait jadis. Tous les organes en métaux ferreux ont été spécialement protégés contre la traîtrise de la rouille. Comme il est cependant important de pouvoir montrer de quoi était composée une machine à vapeur, quelques tubes à fumée ont été remontés, et l’intérieur de la chaudière, peint en gris pâle, est éclairé. Il en est de même du foyer, dont le cuivre patiné est de toute beauté. Les visiteurs ont été étonnés du travail de qualité qui a été effectué et du soin particulier qui a été apporté à la remise en état de cet engin par une poignée de modestes artisans. Ils ont tenu à les en féliciter chaleureusement.

Les congressistes sont retournés dans leurs pays, convaincus que si la S.N.C.B. reste à la pointe du progrès technique, elle n’en oublie pas pour autant les services rendus par la traction « vapeur » et qu’elle tient à en perpétuer le souvenir.


Source : Le Rail, novembre 1968


[1Morop : Modélisme Europ.