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Notre travail

mercredi 11 novembre 2015, par rixke

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Le travail, le vrai, celui qui mérite ce beau nom, est toujours un « col-labeur » qui libère le moi humain et le nous social. Il fait sortir le moi de sa clôture ; il l’ouvre vers les choses avec lesquelles il est aux prises, vers la communauté des hommes qui œuvrent ensemble, vers les valeurs qui agissent sur le monde.

On rencontre chez nous toutes les professions et tous les métiers, mais chacun, quelle que soit la joie qu’il éprouve d’être fort dans sa partie, revendique la qualité supplémentaire de « cheminot », ce terme générique qui englobe toutes nos activités et qui leur donne un surcroît de prix.

Une même discipline nous unit, mais cette discipline obéit moins à des volontés individuelles, parfois changeantes, qu’à un devoir toujours le même : servir le rail pour servir la communauté, avec le triple impératif de l’heure, de la sécurité et de la courtoisie. Cette exigence, qui nous lie tous à notre tâche commune, loin de tuer notre esprit d’initiative, nous permet, au contraire, d’affirmer notre personne et notre sens de la solidarité. Car, au service du rail, ce puissant moyen de communication non seulement pour les choses et pour les hommes, mais encore avec elles et avec eux, chaque cheminot a souvent l’occasion d’exercer le meilleur de sa conscience et d’intervenir au mieux des circonstances pour un service de qualité et pour la bonne marche de notre réseau ouvert sur le monde...


Source : Le Rail, mai 1960