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Le vicinal sous l’occupation

mercredi 23 octobre 2019, par rixke

50e anniversaire de la Libération oblige, l’Association pour la sauvegarde du vicinal (ASVi), exploitante du tramway historique Lobbes-Thuin, publie un numéro spécial de sa série « Vicinalia » : « Le guide du tram vicinal sous l’occupation ». Cette brochure de 32 pages illustrée de 25 photos vient nous rappeler opportunément les services immenses qu’ont rendus les tramways vicinaux de 1940 à 1944 lorsque les transports privés furent pratiquement réduits à zéro et que la SNCB se trouvait handicapée par les transports prioritaires pour l’occupant, les bombardements alliés et les actions de sabotage de la Résistance. Saviez-vous que les abattoirs d’Anderlecht furent approvisionnés en bestiaux du Payottenland par tram vicinal dès la fin de la campagne des 18 jours de 1940 ? Que du charbon du Borinage était transporté en wagons vicinaux jusqu’aux confins du Brabant ?

Sans compter les transports massifs de betteraves sucrières lors de chaque récolte annuelle.

Les plus anciens d’entre nous se rappelleront que les citadins recouraient tant et plus à ces tramways à voie étroite pour se ravitailler à la campagne et que, vu l’affluence, ils devaient souvent disputer les places aux « smokkeleers » professionnels.

Si la SNCV put faire face à une telle situation, c’est parce qu’elle disposait d’un réseau de plus de 4 000 km, d’un personnel dévoué et d’un matériel de qualité. Les lignes urbaines et suburbaines étaient déjà électrifiées en 1940 (quelques électrifications furent terminées en pleine guerre comme Mons-Charleroi et Anvers-Turnhout) et sur les autres lignes des autorails flambant neufs transportaient les voyageurs mais ils durent bientôt rester au dépôt faute de carburant. Heureusement les anciennes locomotives à vapeur n’avaient pas été envoyées à la ferraille et ces antiques « bouillottes » purent après réfection reprendre du service pendant plus de quatre ans.

Tout cela nous est raconté dans cet ouvrage qui constitue un remarquable tour d’horizon de l’activité « vicinale » au cours de ces années noires.


Source : Le Rail, Octobre 1994