I 11 et automotrices AM 96 : le confort et la vitesse pour le réseau intérieur aussi

Le prototype de la voiture I 11 a été présenté à la presse il y a quelques jours. A cette occasion, faisons le point sur ce nouveau matériel dont les lecteurs du Rail avaient déjà pu prendre connaissance dans le numéro d’août 1994.

 Les nouvelles attentes de la clientèle

Notre entreprise évolue en permanence et redéfinit régulièrement son offre de services afin de répondre toujours mieux aux attentes de sa clientèle. Or, les normes de confort ont beaucoup évolué ces dernières années dans les autres modes de transport ainsi que dans les réseaux voisins. Par ailleurs, des TGV vont progressivement circuler de plus en plus sur certaines de nos lignes. C’est pourquoi la SNCB veut aussi offrir à sa clientèle du service intérieur un nouveau matériel dont le confort et les performances soutiennent aisément la comparaison avec les autres modes de transport mais aussi avec les fleurons de la technologie que sont les TGV.

Cette volonté s’est concrétisée en 1992, lors d’une importante commande de matériel nécessaire pour le remplacement de voitures et d’automotrices datant des années cinquante.

 Grand confort et vitesse pour de nombreux voyageurs

La commande a porté sur 163 voitures, qui formeront le type I 11, et sur 120 automotrices triples, appelées AM 96 (presque autant que les automotrices Break, récemment devenues triples, qui sont au nombre de 138, puisque deux unités de la série initiale de 140 ont été vendues au réseau voisin des CFL, chemins de fer luxembourgeois).

L’aménagement intérieur des voitures et automotrices sera pratiquement identique, ce qui va permettre d’offrir 523 nouveaux véhicules similaires et très confortables à notre clientèle sur de nombreuses lignes du réseau.

Pour ne citer que quelques caractéristiques principales, rappelons que les sièges seront tous individuels, à quatre de front en seconde et trois en première. Le pas entre les rangées de sièges a été augmenté (de 1,90 m à 2 m), ce qui accroît aussi le confort individuel. Autre innovation, 40 % environ des sièges sont disposés en vis-à-vis, le reste l’étant en file. Tous les sièges en file seront équipés de repose-pieds et de tablettes individuelles dans les deux classes.

Les coloris intérieurs sont très doux et discrets pour soigner davantage le confort visuel des voyageurs et accentuer la discrétion de l’ambiance générale.

Par ailleurs, les voitures et automotrices seront toutes climatisées et les équipements d’information des voyageurs seront particulièrement développés : outre une sonorisation générale, des panneaux électroniques situés au-dessus des portes intérieures des véhicules ainsi que sur les flancs de ceux-ci porteront des informations relatives au trajet accompli. L’insonorisation sera elle aussi poussée avec, entre autres, l’utilisation de baies vitrées de type TGV qui ont un excellent coefficient d’isolation acoustique. Des téléphones publics seront aussi installés dans les voitures de 1^re classe.

Les toilettes très modernes, réalisées en un seul module en polyester, fonctionneront sous vide.

Les voitures ont leur vitesse maximale fixée à 200 km/h tandis que les automotrices pourront circuler à 160 km/h. Ce nouveau matériel est donc d’emblée apte à mettre à profit les relèvements de vitesse qui interviendront sur plusieurs lignes ou les accélérations de relations qui verront le jour dans les prochaines années. Les voitures, mises en service à partir de la fin du second semestre de 1995 jusqu’en 1997, circuleront plus particulièrement sur Eupen - Ostende et sur Charleroi - Anvers. Les automotrices, livrées quant à elles fin 1995 pour une présérie de cinq et de septembre 1996 à 2000 pour la suite, assureront de nombreuses autres relations IC. Elles recevront des moteurs asynchrones très performants et de plus en plus utilisés sur les réseaux voisins. 70 d’entre elles seront monocourant 3 000 volts en continu, les 50 autres étant bicourant 3 000 volts en continu/25 000 volts en alternatif, pour les services qui les amèneront sur des lignes belges électrifiées sous cette dernière tension ou au-delà des frontières, dans la région lilloise ou au grand-duché de Luxembourg.

Rappelons aussi, autre nouveauté, que les automotrices seront dotées de l’intercirculation dite « totale ». Lors de l’accouplement, les faces frontales et les postes de conduite des deux automotrices accouplées s’escamoteront complètement à l’intérieur, contre les parois latérales des véhicules. L’isolation et la continuité physique seront alors réalisées par un volumineux boudin en caoutchouc qui entoure chaque extrémité des automotrices.

 Fiabilité et entretien optimisés

Une même conception modulaire — caisses de véhicules comprises — a présidé au développement du projet de voitures et d’automotrices. De plus, une standardisation maximale des équipements a été recherchée. On a aussi opté pour des regroupements fonctionnels d’organes et d’équipements, que l’on a voulu facilement accessibles et remplaçables (coffres pré-montés et boulonnés à la structure). Ces choix, couplés à des dispositifs de mémorisation des anomalies, faciliteront les diagnostics et les interventions sur les véhicules. De ce fait, la disponibilité générale du parc et sa fiabilité seront fortement accrues. Ceci permettra d’atteindre un excellent niveau de productivité et, partant, un bilan économique très intéressant pour ce nouveau matériel.

Un tout nouveau matériel, très confortable et plein de promesses pour le service à la clientèle, qui va commencer à faire partie de notre vie quotidienne au cours des prochains mois.