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Le musée des chemins de fer belges

J. Thys.

mercredi 24 juin 2020, par rixke

 Introduction

Notre série consacrée aux musées ferroviaires européens arrive à son terme et nous vous proposons de la terminer par la présentation de notre musée national, installé à la gare de Bruxelles Nord. S’il est le plus petit de la série, il n’en est pas pour autant dénué d’intérêt.

 Historique

La célébration du 25e anniversaire de la SNCB fut l’occasion de créer un musée ferroviaire. Mais déjà à partir de juin ’47, on y pensait. En ’48, un matériel important issu des ateliers, des directions, des gares et des firmes privées avait été rassemblé. Néanmoins, on ignorait encore dans quels locaux le ranger. En 1949, il fut décidé d’abriter la collection dans l’ancienne gare de Bruxelles Nord. La décision ne dépendait cependant pas de la SNCB mais bien du Bureau national pour l’achèvement de la jonction Nord-Midi, institué légalement en 1935. Malgré le fait que la vieille gare était promise à la démolition, le conseil de direction du Bureau accorda l’autorisation le 7 février 1951. La collection déménagea dans les salles d’attente désaffectées de la gare, côté rue du Progrès. L’autorisation n’était que provisoire et révocable car les espaces délivrés allaient disparaître avec les travaux d’élargissement de la rue du Progrès.

L’aménagement devait se réaliser en toute hâte. Le musée fut inauguré à l’occasion du 25e anniversaire de la naissance de la SNCB, le 30 octobre 1951, par le ministre des Communications, P W Segers.

A cette occasion, le directeur, F. Delory rappela que le but du musée ne devait pas se limiter à l’évocation du passé mais devenir un outil didactique pour les techniciens, les étudiants et le grand public. Aussi proposait-il de l’enrichir par une salle de réunion, une salle de projection et une bibliothèque technique. Quand l’ancienne gare fit place à l’actuelle, place Rogier, un nouveau toit fut recherché pour la collection.

Il fut envisagé de déplacer celle-ci à la gare de Bruxelles Central, sans résultat toutefois. Le Bureau national pour l’achèvement de la jonction Nord-Midi proposa alors en 1953 de mettre à la disposition du musée quelques locaux de la gare de Bruxelles Congrès.

Entre-temps, il avait été décidé d’ériger le musée dans la nouvelle gare de Bruxelles Nord, à la place retenue initialement pour le buffet-restaurant. A l’origine, ce dernier devait occuper plusieurs niveaux. Mais finalement, on opta pour un restaurant de plain-pied, libérant ainsi les deux étages pour le musée. Le nouveau musée ouvrit ses portes le 11 juillet 1958, soit l’année de l’Exposition universelle.

 La collection

Les visiteurs du musée tombent immanquablement en admiration devant la locomotive Pays de Waes, la plus vieille locomotive à vapeur conservée en Belgique. Elle fut construite dans les années 1845-1847 et tracta jusqu’en 1898 les trains entre Anvers et Gand. C’est une locomotive pour voie étroite, dessinée par G. De Ridder. Ce dernier est, avec P. Simons, à la base du réseau ferré belge.

Souvent, on nous demande comment cette locomotive a été installée dans le musée. D’abord, il a fallu renforcer le plancher. Ensuite le colosse démonté fut hissé dans la salle. Un autre aspect intéressant du musée réside dans la peinture de Jan Antoon Neuhuys, datant de 1885. La toile fut réalisée à l’occasion du 50e anniversaire des chemins de fer belges. Elle représente les trois premiers trains de l’inauguration, juste avant leur départ vers Malines, en gare de Bruxelles Allée Verte, le 5 mai 1835.

A ce même étage, on trouve aussi beaucoup de modèles réduits de locomotives à vapeur, de voitures et de wagons qui résument le développement du matériel ferroviaire belge. Ces joyaux ont été fabriqués dans nos ateliers par des cheminots en formation. Dans le cadre d’un concours, ces élèves ont démontré leur talent dans la réalisation de ces modèles réduits.

Plus loin, le visiteur peut voir comment le trafic ferroviaire est régulé. Signaux et aiguillages lui apprennent comment le trafic est réparti dans les voies de façon fiable et simple. A l’étage, la salle est consacrée aux documents d’archives sur les débuts des chemins de fer en Belgique. On peut y voir la plaque de fondation, à l’origine posée sur le Mijlpaal, ainsi que les premières cartes d’invitation à l’inauguration. Retient aussi l’attention, la première et sans doute la plus vieille lithographie sur les chemins de fer belges, réalisée par les graveurs Lauters et Fourmois. Elle représente les premiers convois tractés par les locomotives La Flèche, Le Stephenson et L’Eléphant.

Que les chemins de fer aient depuis toujours intéressé les gens est symbolisé par des imprimés populaires et autres articles au sujet des trains et autres événements ferroviaires. Plus loin, on peut observer l’extension du réseau par le biais de cartes du siècle passé. Parallèlement à cette extension, l’infrastructure ferroviaire s’est aussi développée. Des représentations et des modèles réduits de gares, de ponts et de tunnels en rappellent l’évolution.

Les cheminots ne sont pas oubliés : une série de photos leur est consacrée, à laquelle s’ajoutent quelques modèles d’uniformes et de képis. Cette histoire vestimentaire est complétée par des aquarelles et des pastels de James Thiriar. Et si l’intérêt du visiteur n’est toujours pas assouvi par tous ces joyaux, encore peut-il regarder un diarama et un vidéo.

 Pratiquement

Le musée est accessible gratuitement du lundi au vendredi, ainsi que le 1er samedi du mois, de 9 h à 16h30. Il est fermé les autres samedis, les dimanches et jours fériés.

Tous renseignements peuvent être obtenus au n° 02/224 62 79.

 Patrimoine historique

Bien que chacun puisse trouver son compte au musée, ce dernier ne peut plus accueillir d’autres pièces étant donné l’exiguïté de son espace. Aussi la SNCB dispose-t-elle de deux autres dépôts, situés à Louvain et à Haine-Saint-Pierre. Y sont conservées les grosses pièces et dans la mesure du possible pratiquées les restaurations. La collection offre un grand intérêt. En témoignent les pièces du stand des chemins de fer de l’exposition « J’avais 20 ans en ’45 ». Il est possible de les admirer en dehors de ces trop rares occasions, lors des journées portes ouvertes notamment.


Source : Le Rail, juin 1995