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Centre d’écrêtage diesel à Bruxelles Nord

mercredi 23 décembre 2020, par rixke

Le 19 octobre dernier, la SNCB a inauguré un centre d’écrêtage diesel d’une puissance de 6 MVA à Bruxelles Nord. Ce centre a été conçu pour économiser l’énergie électrique aux heures de pointe du trafic ferroviaire. À la SNCB, la majeure partie des dépenses engagées pour la consommation d’énergie est consacrée à l’énergie de traction. En 1994, par exemple, les dépenses se sont élevées à 3,349 milliards de francs pour la traction, soit 4,2 % du total des charges d’exploitation de la Société. Ce constat a amené la SNCB à se pencher sur une utilisation plus rationnelle de l’énergie (URE) en

  • Comprimant une partie des coûts d’énergie structurels du passé ;
  • Anticipant sur la hausse prévisible des coûts de consommation consécutive à la croissance du trafic européen à grande vitesse.

C’est ainsi qu’en 1990, un groupe pilote multidisciplinaire pour la maîtrise de l’énergie, T/M/I (Transport/Matériel/Infrastructure) vit le jour afin de s’entendre sur des projets de réduction de la consommation énergétique.

En 1993, la mission de ce groupe pilote fut élargie à toutes les activités de l’entreprise, consommatrices d’énergie, dont notamment les services d’exécution. Cette mission s’accompagne par ailleurs d’un volet environnemental important. Si les économies d’énergie doivent être recherchées dans tous les domaines, certaines sont en voie d’être réalisées par la mise en service du nouveau centre d’écrêtage diesel de Bruxelles Nord. Cette mini-centrale de pointe est implantée contre la sous-station de traction de Bruxelles Nord et est intégrée dans les installations de haute tension. Elle consiste en quatre unités génératrices, d’égales dimensions. Elle a été conçue de façon à pouvoir être mise en fonction automatiquement, sans surveillance locale ni présence de personnel d’entretien. L’investissement dans cette mini-centrale est une dépense rentable, il permet en effet à la SNCB de réduire les frais énergétiques grâce à la disponibilité d’une alimentation de secours. Enfin, le prix de l’autoproduction de courant électrique est autrement plus avantageux que le tarif appliqué par les compagnies d’électricité pour la fourniture de courant.

D’un point de vue technique, la centrale est construite autour de quatre groupes, composés chacun d’un moteur diesel et d’un alternateur, accouplés et montés sur un châssis rigide porté par des éléments antivibratoires. Chaque groupe est muni d’un réservoir journalier de six cents litres, rempli automatiquement par une pompe individuelle de transfert. La ventilation est assurée par huit appareils en fonction de la température ambiante du local. D’un point de vue électrique, chaque groupe dispose des circuits de contrôle nécessaires au fonctionnement indépendant. Un tableau de commande centrale répartit les tâches entre les différents groupes et gère les équipements communs. Il détermine quel groupe peut démarrer, synchroniser ou prendre la charge, le niveau de puissance à produire, etc. Il traite également les données externes fournies par un modem et un PC. Enfin, l’alimentation des divers tableaux et autres dispositifs électriques est assurée par un transformateur auxiliaire déjà en place. Telle est en gros la description de cette installation d’une haute technologie.


Source : Le Rail, décembre 1995