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Belgique

vendredi 11 avril 2025, par Rixke

La sécurité à la SNCB

À la SNCB comme ailleurs, il n’est pas rare que surviennent des situations d’agression verbale ou physique. Pour y remédier, notre Société a créé tout récemment un service interne de gardiennage ainsi qu’un central d’appels destiné aux accompagnateurs de train, la catégorie de personnel la plus exposée aux manifestations de violence.

 Un devoir de protection

La SNCB, en tant qu’entreprise commerciale ayant aussi une mission de service public, a pour tâche de garantir la sécurité de sa clientèle et du personnel. Le contrat de gestion 1997-2001 précise en effet :

La SNCB met en œuvre les moyens nécessaires pour améliorer, sur l’ensemble de son domaine (réseau, matériel, installations), la protection des voyageurs et de ses agents, ainsi que les biens, contre les agressions et le vandalisme. Elle attache une attention à la surveillance des lieux peu fréquentés et des trains circulant le soir.

Pour assumer cette tâche, la SNCB dispose d’un effectif de 158 agents et d’une intervention de l’État s’élevant à 230 millions par an.

 B-Security

La police ferroviaire n’existe plus depuis le 1er mars 1999 (conséquence de l’accord Octopus). Elle a été remplacée par un corps spécial au sein de la gendarmerie d’une part et par un service interne de gardiennage au sein de la SNCB d’autre part. Ce service interne, baptisé B-Security, a pour tâche de veiller à la sécurité du patrimoine de la SNCB et de procurer un sentiment de sécurité aux voyageurs, au personnel et à tous ceux qui utilisent les installations ferroviaires.

Pratiquement, ces missions se traduisent sur le terrain par

  • Une présence humaine dans les installations (patrouilles...) ;
  • Une intervention préventive et correctrice envers les comportements sociaux indésirables ;
  • Une aide à la canalisation des voyageurs et des tiers lors de travaux et de modifications au service des trains ;
  • Une présence dissuasive afin de prévenir les vols et les dégradations volontaires des bâtiments et des ateliers ;
  • L’installation d’un périmètre de sécurité, en cas d’accident, en attendant l’arrivée des services de police et de secours ;
  • L’administration des premiers soins aux blessés ou des personnes en danger ;
  • La délivrance des conseils techniques aux services de secours et de police au sujet des particularités propres au chemin de fer et à l’exploitation ;
  • L’évacuation des voyageurs des trains immobilisés.

Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive.

Une structure

B-Security appartient au centre d’activités « Réseau » de la SNCB. Au niveau central, il est dirigé par un chef de division assisté de deux chefs de sécurité, responsables respectivement de B-Security et de la coordination SNCB/gendarmerie. Au niveau régional, le manager de région assure la gestion quotidienne et administrative. Sur le terrain, une brigade fonctionne dans chaque région, avec un cadre adapté au volume de travail et aux tâches assignées.

Une identité propre

Les membres des brigades portent un uniforme dont les tons dominants sont le gris, le bleu et le rouge. Un logo a également été créé : il s’agit d’un oiseau bleu souligné d’un filet rouge et accompagné du nom du service de gardiennage. Il existe encore des tenues spécifiques pour l’accueil de personnalités et pour les maîtres-chiens.

La collaboration avec la gendarmerie

Les formes de cette collaboration ont été définies dans un protocole d’accord conclu le 7 mai 1999 entre le commandant de la gendarmerie et l’administrateur délégué de la SNCB. Il va de soi que les compétences du corps spécial de police (SPC) et de B-Security sont complémentaires.

À titre d’exemple, la gendarmerie participe aux discussions au sein du Comité de concertation sur la sécurité de la SNCB, lequel a pour mission d’examiner les éléments qui contribuent à augmenter la sécurité du personnel et des voyageurs. Elle participe également à des contrôles dans certains trains à risque.

 La lutte contre les agressions

Pas de ticket, pas de train ! La plupart des frictions dans les trains proviennent de voyageurs dont les titres de transport ne sont pas en ordre. Or, il serait injuste à l’égard des clients en ordre de ne pas réagir.

Quatre types de mesures ont donc été prises :

  • Des contrôles plus fréquents sont opérés ;
  • Les sommes dues en cas de fraude sont récupérées de façon plus systématique pour dissuader la récidive ;
  • La carte train annuelle a été rendue plus attractive : depuis le 1er février dernier, son prix est équivalent à neuf fois le prix de la carte mensuelle au lieu de dix antérieurement ;
  • Les accompagnateurs de trains sont maintenant des agents assermentés : ils peuvent donc procéder à des contrôles d’identité ou dresser des procès-verbaux en cas d’infractions à la législation spécifique aux chemins de fer.

Un encadrement spécifique

Tous les accompagnateurs de train suivent un cours de trois jours intitulé « Gérer une situation d’agression » où ils apprennent notamment à reconnaître les situations qui pourraient dégénérer et l’attitude à adopter pour éviter l’escalade.

D’autre part, un cours d’encadrement est dispensé en vue d’accueillir et aider des collègues ayant vécu une expérience traumatisante. Sur les lignes dites « à risques » et à bord de certains trains, les accompagnateurs de train voyagent par deux dans la mesure du possible ou sont secondés ponctuellement par les brigades antifraude.

De temps à autre, des actions coordonnées de contrôle sont menées sur les lignes où la pression devient trop forte. Enfin, les accompagnateurs disposent maintenant d’un téléphone portatif.

Le central d’appels téléphoniques

À la fin de l’année dernière, un central d’appels téléphoniques a été mis en service 24 h sur 24. Chaque appel reçoit immédiatement toute l’attention nécessaire à la recherche d’une solution, laquelle peut se traduire par l’envoi sur place d’agents de B-Security ou d’un autre service de police. Durant les mois de novembre et de décembre, sur cent appels, septante-six émanaient du personnel de train tandis que le reste provenait du personnel de gare. Quatre-vingt-six pour cent des appels ont donné lieu à une intervention.

Mieux vaut prévenir guérir

La plupart des mesures envisagées ci-avant sont préventives mais elles n’empêchent toutefois pas des réactions plus coercitives à rencontre des fraudes persistantes. Toutefois, il n’y a pas lieu de s’alarmer car le nombre de cas d’agression en Belgique reste raisonnable par rapport aux pays voisins :

il est sensiblement inférieur à celui enregistré aux Pays-Bas ou en Allemagne et le même, toute proportion gardée, qu’en France.

En 1998, on recensait septante-sept cas d’agression ; un an plus tard, ce chiffre avait presque doublé. Les lignes les plus sensibles sont celles qui vont de Bruxelles vers Malines et vers Nivelles ou de Gand vers Anvers.


Source : Le Rail, avril 2000