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Au travail !

lundi 23 décembre 2024, par Rixke

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La satisfaction puisée dans le travail est constituée par l’expression de soi-même donnant à l’individu sa chance de développer sa personnalité et de prouver ses capacités ; c’est l’espoir de se renouveler par de nouvelles expériences, le sentiment d’une certaine possibilité du libre choix de ses décisions, le sentiment de tensions harmonieusement résolues, le prestige personnel, la fierté dans la réalisation ; c’est enfin l’identification avec le produit de son activité propre ou de celle de son. groupe.

Pour réaliser ce sentiment intime, dans la position où l’entreprise l’a placé, le travailleur doit mettre sa conduite personnelle en harmonie avec la fonction qui lui est confiée : cette intégration fonctionnelle, possible en cas de convergences des intérêts de l’entreprise et du travailleur, fait de lui, non plus un rouage mécanique, mais un membre d’une organisation (E.W. Bakke).

Ce n’est pas seulement son talent de technicien, c’est aussi sa personnalité même qu’il veut voir d’ailleurs reconnue en raison de sa qualité de travailleur. L’attitude de la maîtrise envers lui est ici capitale : ses supérieurs doivent lui marquer cette considération en cherchant à l’associer dans la prise de décisions intéressant le travail, en lui montrant qu’ils font confiance non seulement à son habileté mais encore à son jugement. C’est à ce prix que s’entretient la fierté du métier, si profonde chez la plupart ; c’est dans ce climat que pourra s’épanouir toute la conscience professionnelle : sentiment de s’exprimer pleinement dans son travail, mais encore sens profond d’une responsabilité sociale envers la collectivité.

Henri Pieron.

« II faut augmenter les responsabilités à tous les niveaux, miser sur la confiance. Dans toutes les professions se rencontrent des hommes dont le rendement serait incomparable si on leur laissait plus d’initiatives, si on leur donnait, avec des responsabilités plus larges, l’envie et l’occasion d’apprendre, d’imaginer, d’agir. »

J.J. Servan-Schreiber.


Source : Le Rail, mai 1969