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Europe des Six : Ce n’est pas nous qui le disons

lundi 27 janvier 2025, par Rixke

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« Notre trafic », un des organes de la S.N.C.F., a publié ce texte-ci, que nous reproduisons avec plaisir :

« La circulation routière se traduit dans l’Europe des Six par une insécurité croissante : actuellement, plus de 50.000 morts, des millions de blessés, des milliards de dégâts matériels chaque année, sans compter la pollution de l’air, le bruit et les trépidations qui empêchent le repos des habitants des localités situées sur des itinéraires fréquentés la nuit. »A ce triste bilan, les transporteurs routiers prennent une large part, que ce soit par la défaillance de matériels mal entretenus ou constamment surchargés, ou de conducteurs épuisés.

« A moins de réserver aux camions des autoroutes spéciales dont ils supporteraient la charge financière correspondante, ce qui rendrait prohibitif le coût du transport, ou d’imposer des restrictions draconiennes à la circulation des voitures dites de tourisme, ce qui serait ressenti par chacun comme une entrave à la liberté individuelle et entraînerait le recul accentué de l’industrie automobile, c’est-à-dire d’une des principales branches d’activité de l’économie européenne, le bilan tragique de la route ne peut que s’alourdir, l’infrastructure étant toujours plus en retard sur les besoins de circulation. »Une part de ceux-ci résulte d’ailleurs de transports aberrants ou contractés à des prix invraisemblables, transports qui disparaîtraient si l’on appliquait enfin strictement les règlements relatifs à l’emploi du matériel et du personnel et si l’on introduisait des restrictions à l’accès de certaines routes en fonction du poids en charge.

« Alors cesserait une concurrence anarchique préjudiciable à tous, en même temps que les tarifs routiers retrouveraient un niveau normal, c’est-à-dire très supérieur aux tarifs ferroviaires fluviaux, abstraction faite des charges terminales. »II s’agit, commente « Notre trafic », de l’opinion exprimée dans l’éditorial du numéro de janvier dernier de la « Revue de la navigation fluviale européenne ». L’idée que l’on pourrait réserver aux camions des autoroutes spéciales implique évidemment dans l’esprit du rédacteur – et il a raison – l’obligation « de supporter la charge financière correspondante, ce qui rendrait – dit-il – prohibitif le coût du transport ». Souhaitons voir appliquer ce principe de saine économie à tous les transporteurs – voie d’eau comprise, cela va de soi."


Source : Le Rail, août 1969