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Le rapport à l’assemblée générale du 29 mai 1970
samedi 19 avril 2025, par
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L’année 1969 a été bonne pour le commerce mondial. On dit même que ce fut une année « record ». Aussi avons-nous transporté par rapport à 1968 plus de marchandises (+ 11,1 % par wagons complets) et même un peu plus de voyageurs (+ 0,7 % de voyageurs-km).
Pour faire face à cet important trafic et, en particulier, à la pointe exceptionnelle de fin d’année, le matériel roulant a été utilisé jusqu’à la limite de capacité, et le personnel a fourni un effort remarquable auquel le Conseil d’administration rend hommage.
A cause notamment des conditions d’exploitation difficiles de 1969 et surtout pour répondre aux désirs de la clientèle, le programme de renouvellement des wagons est accéléré. Alors que nous sommes bien fournis en matériel de traction, il faut encore remplacer 25.500 wagons par des engins plus modernes et mieux appropriés aux besoins. Les agents qui doivent répondre aux demandes et tous nos lecteurs savent (voir Le Rail n° 120, d’avril 1966) que le wagon classique « tous services » est dépassé et qu’on en est arrivé à l’ère des wagons spécialisés permettant de réduire les opérations terminales et de vendre du « service de transport complet » rapide, par trains-cargos adaptés à la nécessité économique des stocks faibles. En 1969, l’évolution de la demande a conduit à développer les transports par trains homogènes pour les marchandises les plus diverses : ciment, klinker, charbon, pièces d’autos, automobiles, slabs, coils, chlorure de vinyle, etc.
Le rapport du Conseil rappelle une autre bonne nouvelle : le 26 juin dernier, sur la recommandation de la Conférence européenne des ministres des Transports, le Conseil des communautés européennes a adopté deux règlements qui, mis en application à partir du 1er janvier 1971 (ou 1972 au plus tard), devraient aboutir à la « normalisation des comptes » et à une plus juste répartition des contributions pour les dépenses d’infrastructure, deux problèmes dont nous avons souvent entretenu nos lecteurs.

Le rapport rappelle les réalisations et les acquisitions de 1968 :
- Le trafic total a atteint 15.654 millions d’unités, dont 8.238 millions de voyageurs-km et 7.416 millions de tonnes-km. Ont progressé d’une façon très sensible les transports des produits divers (+ 70 %), dans lesquels est incorporé le trafic des « transcontainers », ceux des huiles et graisses (+ 34 %), des produits chimiques (+ 20 %), des matériaux de construction (+ 16 %), des produits métallurgiques (+15 %), des minerais (+ 10 %) et des envois de détail (+ 6 %). Il a fallu mettre en marche de nombreux trains supplémentaires et rétablir la circulation de certains trains le samedi ;
- Les travaux d’électrification se sont poursuivis activement, de sorte que la mise en service des tronçons de Namur à Liège et de Saint-Nicolas à Anvers Central est prévue pour la fin du mois de septembre de cette année ; les travaux d’équipement ferroviaire en relation avec l’extension des ports d’Anvers et de Gand suivent leur cours ;
- Des travaux importants ont été exécutés à Groenendaal (élargissement du pont) et dans la région de l’Eau-d’Heure (voir Le Rail de décembre 1969) ;
- 9 passages à niveau ont été supprimés, 111 traversées ont été équipées de signaux routiers automatiques, dont 77 avec barrières partielles ;
- 5 postes « tout relais » et un poste inédit à commande et contrôle par éléments statiques ont remplacé 30 cabines électromécaniques de types anciens ;
- La nouvelle gare de Bruxelles Schuman a été mise en service ;
- De nouveaux bâtiments de voyageurs ont été ouverts à Baasrode Nord, à Herseaux et à Lodelinsart ; une gare d’autobus a été aménagée à Arlon ; de nouveaux emplacements pour autos ont été mis à la disposition de la clientèle à Anvers Est, Herentals, Leuze, Menin, Ostende, Roulers et Wetteren ;
- Des calculateurs électroniques ont été montés dans quatre gares de triage ; deux ordinateurs modernes à Bruxelles T.T. et un nouvel ensemble de gestion à la mécanographie centrale ont pris la relève d’unités moins puissantes ;
- 12 locomotives électriques à bogies monomoteurs et près de 1.500 wagons (dont le tiers construits dans nos ateliers) ont été mis en service.
Mais nous ne pouvons tout citer. Toutefois, notons encore que le rapport fait état des accidents dont nous parlons d’autre part et note que le pourcentage moyen des absences pour maladie s’est élevé en 1969 à 4,47 % contre 3,86 % en 1968, ce qui, somme toute, a encore dû renforcer l’effort général du personnel pour faire face à l’accroissement du trafic.
Source : Le Rail, juin 1970