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Asie : Un chemin de fer transasiatique ?
mercredi 30 avril 2025, par
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Le projet, approuvé par la Commission économique des Nations-Unies, concerne une quinzaine d’Etats dont deux seulement – l’Afghanistan et le Laos – n’ont pas de chemin de fer. Pour les autres, il s’agirait le plus souvent d’aménager et de compléter ce qui existe, puisqu’il ne faudrait créer que 1.600 km de voies nouvelles, soit environ 11 % du trajet total, qui comporte quelque quinze mille kilomètres.
Cette ligne transasiatique aurait son point de départ sur la rive orientale du Bosphore à Haïdarpasa. Par le lac Van, elle se raccorderait au réseau iranien et, via Téhéran, atteindrait Zahidan, ville située sur les marches orientales de l’Iran, à quelques kilomètres des frontières de l’Afghanistan et du Pakistan occidental. Cette première section (4.550 km) serait tout entière à l’écartement de 1,435 m.
Ensuite, le chemin de fer transasiatique serait à voie large. En effet, Zahidan est le point extrême atteint par le réseau à voie de 1,676 m du Pakistan occidental. De Quetta, une antenne en direction du nord permettrait d’atteindre Kandahar, en Afghanistan. Cette ligne est reliée à la grande artère de Karachi, à Lahore et Rawalpindi. Les lignes du Cachemire et de l’Inde font suite à celles du réseau pakistanais ; par Delhi et Calcutta, la voie large pénètre au Pakistan oriental pour s’arrêter sur les bords du Gange à Goalundo. Cette deuxième section représente environ 5.200 km.
La troisième section aurait moins de chances d’être réalisée dans un avenir prévisible. A voie d’un mètre, ses 5.000 km intéressent le Pakistan oriental, la Birmanie, la Thaïlande, la Malaisie. Deux gros morceaux sont à construire : la jonction entre Dohazari (Pakistan oriental) et Prome, ainsi que la liaison entre Thaton (Birmanie) et Phitsanulok (Thaïlande).
Par ailleurs, Bangkok est déjà relié à la capitale du Cambodge, Phnom-Penh, et un prolongement jusqu’à Saigon serait relativement facile à mettre en œuvre, de même qu’un prolongement du réseau thaïlandais jusqu’à Vientiane au Laos.
Bien entendu, rien n’est encore certain, car les problèmes politiques à résoudre pèseront d’un poids probablement beaucoup plus lourd que ceux de financement.
Source : Le Rail, juillet 1970