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Engins de levage et de manutention

R. Prevost.

mercredi 27 juillet 2011, par rixke

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Parmi les engins de levage, ces « engins par l’aide desquels on peut avec une petite force lever un fardeau fort pesant » (Descartes), il est des appareils qui sont destinés, non seulement à soulever une charge mais à la manutentionner d’un point à un autre, en lui imprimant des déplacements horizontaux.

Dans cet article, nous nous bornerons à dégager les principes fondamentaux des appareils les plus utilisés à la S.N.C.B.

 Les ponts roulants.

Il y a 233 ponts roulants à la S.N.C.B

Pour le déplacement des charges dans les ateliers, le pont roulant est l’appareil de levage par excellence. Circulant sur des chemins de roulement surélevés, il n’encombre pas le sol des ateliers. En raison du mouvement longitudinal du pont et du mouvement transversal du chariot-treuil, l’appareil dessert un rectangle ou un carré qui, dans le cas idéal, coïncide avec la surface de l’atelier.

Dans les halls de fabrication et de réparation du matériel roulant, on se sert généralement d’un pont lourd pour la manutention de ce matériel et d’un ou de plusieurs ponts légers à grande vitesse pour les faibles charges. Pour éviter que ces ponts se gênent dans leurs mouvements, on les fait circuler sur des chemins de roulement superposés.

Fig. 1. Pont roulant pour locomotives (voies transversales).

Selon la disposition des ateliers, on distingue les appareils pour voies transversales (fig. 1) et ceux pour voies longitudinales (fig. 2). Dans le premier cas, le pont comporte deux chariots de levage permettant de saisir le véhicule aux deux extrémités. Dans le deuxième, le véhicule est soulevé par deux ponts roulants équipés chacun d’un chariot de levage

Fig. 2. Pont roulant pour locomotives. Force : 50 t (voies longitudinales).

Pour le travail en commun des ponts ou des chariots, la synchronisation des mouvements est garantie par l’utilisation de machines de synchronisation accouplées rigidement aux moteurs de commande.

Le transport principal du pont roulant se fait habituellement dans le sens longitudinal du hall. Si l’on désire assurer le transport en travers, on dispose des moyens ci-après :

  • chariots de manutention circulant sur le sol ;
  • pont roulant, portique ou grue-console, installé dans un hall transversal en tête du hall longitudinal ;
    (Ces solutions impliquent une rupture de manutention de la charge ; aussi préfère-t-on les solutions ci-après qui permettent de déborder dans le hall voisin.)
  • grues tournantes sur console à orientation totale ;
  • pont roulant à chariot orientable (fig. 3) ;
    Fig. 3. Pont roulant à chariot orientable.
  • pont roulant télescopique (fig. 4).
    Fig. 4. Pont roulant télescopique.

Quand plusieurs ponts roulants sont disposés sur des chemins de roulement parallèles, on utilise le pont roulant suspendu (fig. 5), ce qui permet : de supprimer les supports de rails de roulement entravant la circulation du sol ; de mieux répartir la charge sur la construction de la toiture ; de circuler avec le chariot de levage d’un pont à l’autre.

Fig. 5. Pont roulant suspendu. Force : 3 t.

Grâce à un système de ponts roulants et de monorails ainsi qu’à la combinaison de leurs chemins de roulement au moyen d’aiguilles, il est possible de desservir des installations industrielles entières. Le croisement de deux chemins fixes est réalisé par plaque tournante. On peut obtenir le transport d’un hall vers l’extérieur en prolongeant le chemin de roulement et en pratiquant dans le mur un passage pour le pont roulant.

 Grues tournantes à pivot.

Alors que le pont roulant réalise un mouvement rectiligne, les grues tournantes sont animées d’un mouvement circulaire. Par l’emploi d’un chariot circulant sur la flèche ou par une flèche à portée variable, on dessert une zone annulaire concentrique.

Cependant, si on équipe la grue pour l’animer d’un mouvement de translation, la zone desservie sera pratiquement identique à celle d’un pont roulant. Cette surface aura une largeur égale au double de la portée de la flèche et une longueur égale à celle du chemin de roulement.

La grue tournante à console circule sur un chemin de roulement disposé généralement dans le sens longitudinal du bâtiment. Elle offre l’avantage, grâce à son mouvement d’orientation, de pouvoir éviter toute collision avec les charges transportées par des ponts roulants supérieurs.


Source : Le Rail, novembre 1967.