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Tractions diverses de naguère

Phil Dambly.

mercredi 14 décembre 2011, par rixke

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Déjà, aux débuts du chemin de fer, certains estimaient que la vapeur coûtait cher et finirait par manquer un jour. Un Français, Andraud, expérimenta, en 1844, une machine à air comprimé qui rappelait, cheminée en moins, la silhouette des locos de l’époque. Sur un châssis à six roues, un réservoir renfermait trois mètres cubes d’air comprimé. Le premier jour des essais, la machine parcourut 3.400 m. à la vitesse de 32 km/h... Elle n’alla pas plus loin.

1844. - La loco à air comprimé d’Andraud.

Le 14 août 1847 était inauguré le chemin de fer atmosphérique de Saint-Germain, sur une ligne en déclivité longue de 2 km. 500. Cette fois, il ne s’agissait pas de comprimer l’air et de le diriger dans un cylindre pour faire mouvoir un piston, mais, au contraire, de l’aspirer en avant de ce piston. Le cylindre était donc remplacé par un long tube placé au milieu de la voie. Le piston était relié par une tige au châssis de la voiture de tête d’un train. Le déplacement du piston entraînait celui-ci. C’était le principe de la graine qui, dans un tube, vient vers celui qui l’aspire. Mais le système n’était pas économique... Les appareils d’aspiration installés en haut de la ligne étaient manœuvrés par de puissantes machines à vapeur. II fallait maintenir la pression dans six chaudières toute la journée pour, chaque heure, mettre les pompes en action pendant les trois minutes nécessaires à la montée d’un train.

En 1892, encouragé par l’essor de l’électricité, le Français Heilmann construisait sa « Fusée électrique », qui atteignit 90 km/h. Sur cette loco « vapeur-électrique », une chaudière envoyait de la vapeur dans un moteur à deux cylindres, qui actionnait une génératrice mettant sous tension huit moteurs placés sur les essieux. C’était en quelque sorte le principe de la loco diesel-électrique. Le conducteur et le chauffeur se tenaient à l’avant de la machine, dans une vaste cabine contenant le moteur et la génératrice. La chaudière se trouvait à l’arrière.

1893. - La « Fusée électrique », loco vapeur-électrique d’Heilmann.

En 1913 fut présentée la locomotive à naphtaline de Brillié-Hautier. Ici, le moteur à explosion remplaçait la vapeur. La naphtaline, elle, remplaçait l’essence. Le moteur de 70 ch était identique aux moteurs d’auto. Mais la naphtaline est un corps solide qui ne fond que sous 80°. Pour la liquéfier, on utilisait la chaleur dégagée par l’eau de circulation, ce qui exigeait, pour lancer le moteur, l’emploi d’un carburant annexe, le benzol. Cette machine remorqua 170 tonnes à 20 km/h. La guerre de 1914 mit un terme aux essais.

1913. - La locomotive à naphtaline de Brillié-Hautier.

Source : Le Rail, décembre 1959