Mai : la radio de Londres assure, à ses auditeurs, que le temps est proche... Les bombardements se poursuivent, intensifs. Chaque nuit, chaque jour, les avions vrombissent dans le ciel. L’attente est à la fois fiévreuse et inquiète. Nul ne sait au juste ce qui va se passer. On espère, tout en craignant le pire ! Les signaux émis par la B.B.C. ne manquent pas d’intriguer. Que signifient donc toutes ces phrases lapidaires : « Le canari ne chantera pas ce soir », « Les poires sont mûres », « (…)
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Poésie - Lecture - Peinture
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Quand les rails luisaient de peur (IX)
7 février, par Rixke -
Quand les rails luisaient de peur (VIII)
31 janvier, par RixkeLa guerre terminée, on dressera le bilan des innombrables sabotages réalisés par les cheminots et leurs frères anonymes de la Résistance. On ne parlera, bien entendu, que des sabotages majeurs. Pourrait-on recenser avec exactitude toutes les actions mineures, tous les petits coups d’épingle ou toutes les petites avaries sciemment provoquées ? On établira la liste des ouvrages d’art détruits ou endommagés par acte de sabotage. Un rapport, donné par l’Administration des Chemins de fer, dira (…)
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Quand les rails luisaient de peur (VII)
23 janvier, par RixkeTout s’est bien passé. Nous savons tout ce que nous devons savoir. Le dépôt est bien protégé contre les attaques aériennes. Mais il a apparemment un point faible au moins : son accès. A deux kilomètres en aval, les voies, groupées au-delà du grill du triage, se réduisent à quatre. Après s’être glissées dans une tranchée, ces quatre voies franchissent une petite rivière sur un pont à appuis de pierre et superstructure métallique. En détruisant ce pont, on pourrait paralyser le dépôt pendant (…)
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Quand les rails luisaient de peur (VI)
14 janvier, par RixkeDehors, c’est la nuit. Une nuit à couper au couteau, dense, épaisse, hostile ! Pas une lumière ! L’occultation la plus absolue ! D’un soupirail monte une odeur de soupe sûrie. Il fait assez frais. Où aller ? Je marche prudemment à côté de mon vélo. Ah, s’il se trouvait, dans les environs, un couvent semblable à celui où, certain jour, j’ai reçu l’hospitalité ! Il me faut un refuge, une cachette, car, sinon, je risque de me faire arrêter, coffrer, envoyer Dieu sait où malgré mon air « comme (…)
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Quand les rails luisaient de peur (V)
5 janvier, par RixkeLes trains roulent. Beaucoup d’entre eux, il est vrai, sont conduits par des Allemands. Les trains roulent à travers toute l’Europe hitlérienne, de la pointe de l’Italie aux rives de la Vistule, des ports de la Baltique à ceux de l’Atlantique et de la Méditerranée à la mer Noire. L’Allemagne règne sur un immense réseau, ramifié comme une toile d’araignée. Je me demande si mon sabotage a entamé celle-ci. Oui, parce que chaque fil de cette toile a son importance puisqu’il soutient les autres, (…)
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Quand les rails luisaient de peur (IV)
22 décembre 2024, par RixkeNormalement, selon les déductions résultant de mes nombreuses et longues heures de patiente observation, un train doit passer, ici, entre 13 heures 15 et 13 heures 30. Il est généralement composé d’une trentaine de wagons plats et fermés chargés de matériel divers, de ravitaillement et de fourrage. Une belle proie en perspective, surtout si, comme je l’espère, le fourrage n’est pas absent !
J’attends. Il fait calme et le soleil est au zénith. Une brise légère fait osciller les hautes (…) -
Quand les rails luisaient de peur (III)
14 décembre 2024, par RixkeIV
A l’invitation de W. G., je devais me mettre en rapport avec C. L., de Pecq, près de Tournai.
W. G. étant un ancien chef de gare, j’aurais dû me douter que le réseau, sans doute constitué à son initiative et placé sous son commandement, se composait principalement d’hommes du rail. J’aurais dû me douter que C. L. faisait également partie de la grande famille des cheminots, une grande famille à laquelle les retraités ne cessent pas d’appartenir parce que ce n’est pas le passage de la (…) -
Quand les rails luisaient de peur (II)
6 décembre 2024, par RixkeJe n’attends pas que le ciel me vienne en aide. Et, un jour, vers la mi-août, une carte postale tombe dans ma boîte aux lettres. Elle est signée W. G. Je sais ce que cela signifie. Une heure plus tard, je suis sur le quai de Ia gare du Nord, à Bruxelles, attendant le train d’Anvers. Celui-ci a du retard. Quand c’est la guerre, les trains sont toujours en retard.
Après avoir été transbordé à Malines, où le pont du chemin de fer a sauté, j’arrive à Anvers. Je me rends rue Leys : c’est là que (…) -
Quand les rails luisaient de peur (I)
24 novembre 2024, par RixkeCeci n’est pas une œuvre de fiction.
C’est un récit basé, exclusivement, sur des faits authentiques. Certains de ceux-ci, toutefois, ont été quelque peu déplacés dans l’espace ou le temps.
Les personnages, eux non plus, ne sont pas imaginaires. Toutefois, qui croirait se reconnaître en l’un ou l’autre d’entre eux se tromperait sans doute.
En fait, les pages qui suivent constituent un témoignage contre la guerre et un hommage rendu aux cheminots de notre pays qui, dans des circonstances (…) -
Avec des belges en Russie (1871-1872) (III)
29 septembre 2024, par RixkeLes Anglais, avec leurs caractères très différents, faisaient penser aux personnages de Dickens. Malheureusement, Berger, Iliard et Gilson se joignaient souvent à Taylor et à son contre-maître pour courir de café en café jusqu’à deux heures du matin et il leur arrivait de casser les vitres des maisons qui leur déplaisaient.
Un soir, mon grand-père les accompagna dans une maison mal choisie pour boire le résultat d’un pari et ils eurent une aventure qui faillit mal tourner. Dans cette (…)