Accueil > Le Rail > Personnel > Michel Thiry, premier chef des « Guillemins »

Michel Thiry, premier chef des « Guillemins »

lundi 28 juin 2021, par rixke

Michel Thiry naquit en Outremeuse, le 12 janvier 1814.

Son père exploitait une brasserie, et la situation aisée dans laquelle il se trouvait lui permit de faire donner une bonne instruction à son fils.

L’avenir souriait donc à Michel Thiry, quand, malheureusement, cette situation changea complètement. Le jeune homme n’avait pas atteint sa vingt-cinquième année que toutes les belles espérances s’étaient évanouies : ses parents étaient morts après avoir perdu tous leurs biens.

Livré à lui-même, chargé de pourvoir à l’entretien de ses frères et sœurs, Michel entra comme manœuvre au chemin de fer, où il travailla à la construction du plan incliné du Haut-Pré, à raison de 2 fr. 50 par jour.

Sa position s’améliora peu à peu. En 1839, il fut nommé surveillant de troisième classe, au traitement de 1.200 francs, puis conducteur-mécanicien en 1843. C’est alors qu’il fut chargé de gouverner la machine à poste fixe du Haut-Pré.

Enfin, la même année, il fut désigné pour administrer la gare des Guillemins, qui venait d’être créée. Plus tard, il fut nommé au grade de directeur aux chemins de fer de l’Etat.

Il mourut, encore investi de ses fonctions, le 25 avril 1881, dans l’appartement qu’il occupait, place des Guillemins, n° 6.

Michel Thiry fut aussi un écrivain wallon. Ayant longtemps vécu avec l’ouvrier, il connaissait à fond les expressions les plus imagées du terroir. Sa langue est des plus pure, elle est mâle, et forte ; le mot gaulois s’y retrouve toujours.

Il écrivit – on s’en doute – quelques vers à propos de la nouvelle station ; ils commençaient ainsi :

Viv’ lès Lîgeoîs, po fer n’ saquoi.
Tôt l’ mond’ kinoh’ leu gosse.
Les ponts, les tours, vos avez l’ choi,
Lès fontain’, lès kiosses !
A ct’ heur’, vochal pôr li stâtion,
La faridondaine, la faridondon,
A dial wiss’ qwèrèt-i l’esprit ?
Biribi,
A la façon de Barbari
Mon ami.

Son chef-d’œuvre, Ine Copènne so l’ Marièdge, lui a valu le prix (médaille de vermeil) au concours ouvert, en 1858, par la Société liégeoise de Littérature wallonne.


Source : Le Rail, mars 1959