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Timbre et chemin de fer : ça colle !

mercredi 4 octobre 2023, par rixke

Entre le rail et la poste, c’est une longue histoire qui a démarré quelques années seulement après la première liaison ferroviaire établie entre Malines et Bruxelles en 1835. C’est en effet le 15 septembre 1840 que la poste utilisa pour la première fois le chemin de fer en installant à titre d’essai un bureau postal roulant sur la ligne Bruxelles-Anvers. L’exemple fut suivi dans l’Europe entière et il marqua le début d’une longue coopération qui est loin d’être terminée aujourd’hui.

Les « timbres chemins de fer », comme les appellent les professionnels, commencèrent leur existence en 1879 par l’édition d’une série de six timbres ayant comme thème les armes du Royaume de Belgique dans un ovale entouré de deux roues ailées. Leur valeur allait de dix centimes à un franc. Le plus rare, le timbre de 80 centimes orange, peut valoir jusqu’à 58 000 F aujourd’hui. À partir de ce moment, les séries « chemins de fer » furent régulières. Mais c’est seulement en 1915 que l’on voit apparaître pour la première fois une locomotive sur les timbres de un à dix francs.

Arrêtons-nous .ensuite à l’année 1935. À l’occasion du centenaire des chemins de fer belges, une superbe série de vingt-deux timbres est éditée avec des valeurs de dix centimes à 100 F.

Y voisinent entre autres une belle locomotive diesel sous un viaduc et une bonne vieille « loco » à vapeur. Trois ans plus tard, la célèbre roue ailée fait encore son apparition sur une série de trois timbres où l’on découvre pour la première fois le célèbre « B » entouré d’un ovale. Viennent alors les tristes années de guerre avec tout de même un timbre intéressant en 1942 qui illustre un train électrique. En 1945, les métiers du rail apparaissent. Les cheminots sont à l’honneur ! En 1949, une série illustre une collection de locomotives en tous genres. Quatre années plus tard, l’inauguration de la jonction Fard-Midi donne évidemment lieu à une émission spéciale.

Il s’agit d’un timbre vert de 200 F qui en vaut aujourd’hui plus de 9 000 ! Il est complété par une série illustrant les gares de Bruxelles. Relevons encore deux timbres qui ont valeur de souvenir : l’un de 1959 montre l’ancienne gare du Nord et l’autre de 1962 la vieille gare du Midi. Celui de 1963 sur lequel figure la gare d’Anvers est toujours d’actualité.

En 1968, de superbes dessins de A. Melckenbeek illustrent des locomotives électriques. Ils figurent sur une série de vingt timbres de un à 500 F. Huit années plus tard, le cinquantième anniversaire de la SNCB est l’occasion de publier un très beau timbre presque abstrait représentant des voies. L’année 1977 voit la réalisation du premier timbre ferroviaire réellement en quadrichromie.

Il s’agit d’un tableau de Paul Delvaux, un amateur de gares que l’on ne présente plus !

Deux autres timbres « Delvaux » seront également imprimés en 1985 à l’occasion du cent cinquantième anniversaire des chemins de fer.

Pour des raisons purement techniques – il y a trop de stocks ! –, les émissions de timbres sur le thème des chemins de fer sont suspendues jusqu’en 1996. C’est alors déjà le Thalys qui fait la une pour sa mise en service officielle le 2 juin.

Une série sera ensuite éditée en 1997 à l’occasion de la journée TTB. Elle présente la voiture I11, l’automotrice AM96 et la locomotive de type 13.

L’histoire se termine très provisoirement cette année. À l’occasion de la journée TTB, trois timbres différents sont édités. Les deux premiers, d’une valeur de 80 F représentent le Thalys et l’Eurostar. Le troisième a une valeur de 160 F et ce sont les deux TGV rassemblés qui l’illustrent.

Chaque timbre est imprimé à 120 000 exemplaires. Tous portent déjà la contre-valeur en euros, soit deux et quatre euros ! Pour les chemins de fer, l’Europe économique et monétaire est en marche.

Ces timbres peuvent être acquis en prévente dans le salon du District de la gare de Bruxelles-Midi les 3 et 4 octobre prochains. Ensuite ils seront vendus dans les gares d’Anvers, de Bruges, Gand, Hasselt, Louvain, Arlon, Charleroi, Liège, Namur, Ottignies et d’Eupen.


Source : Le Rail, octobre 1998