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Partez

samedi 17 juillet 2021, par rixke

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Les méthodes pour ordonner le départ aux trains de voyageurs varient d’un réseau à l’autre. Vous en trouverez ici quelques-unes. Bien entendu, celles que nous signalons – le plus brièvement possible – sont souvent complétées, dans les grandes gares, par le système des signaux fixes placés près des voies. Nous n’en parlerons pas, pas plus d’ailleurs que du nouveau système de sonnerie ou de ronfleur par lequel le chef de train avertit, sur certains réseaux, le conducteur des trains électriques et des autorails rapides que le convoi peut partir. Nous nous limitons à quelques méthodes traditionnelles, dans lesquelles interviennent des gestes familiers, des disques, des guidons et des coups de sifflet.

En Afrique du Sud, on donne un coup de sonnette pour avertir les voyageurs, et deux coups au moment où le convoi est prêt à partir. Un agent de la gare présente au chef garde un drapeau blanc le jour, un feu blanc la nuit. Le chef garde donne alors l’ordre de départ en faisant voir ou conducteur un drapeau vert le jour, un feu vert la nuit.
En Italie, le chef de la sécurité donne l’ordre de départ au moyen d’une « palette de commandement », peinte en gris d’un côté, en vert de l’autre, avec au centre un cercle blanc entourant une petite lampe qui, allumée, projette une lumière verte. Quand le chef de la sécurité fait voir au conducteur la face ou la lumière verte du disque, le train peut partir.
Sur le réseau des Chemins de fer allemands (R.D.), après que le chef de train a annoncé que le convoi est prêt à partir, le chef du service de surveillance donne un bref coup de sifflet et lève sa palette pour donner l’ordre de départ. Dans certaines gares, le chef de train donne le signal de départ en levant le bras droit et en donnant deux coups de sifflet de moyenne longueur. En Grèce, le chef de gare utilise, dans les mêmes circonstances, un disque vert à marge blanche le jour, une lanterne verte la nuit.
Sur le réseau de la Compagnie du Chemin de fer du Bas-Congo au Katanga, le chef en service dans la gare donne le signal de départ par deux coups de sifflet prolongés. Du fourgon, le chef de train répète le même signal, en même temps que lui-même ou, sur son ordre, le convoyeur présente le drapeau ou le feu vert.
Sur le « Canadien national », quand le convoi est prêt, le chef de train donne l’ordre de départ au moyen d’un sifflet, mais d’un sifflet à vapeur, installé dans la cabine du mécanicien. Un cordon, à chaque extrémité de voiture, permet d’actionner ce sifflet : deux tractions, de trois secondes chacune, donnent le signal convenu.
Au Maroc, le chef de service donne le signal au chef de train au moyen d’un coup de sifflet, que ce dernier transmet au mécanicien par un coup de cornet prolongé.
Après avoir été averti, par l’agent de service sur le quai, que le train peut partir, le garde des Chemins de fer britanniques ordonne le départ au moyen d’un drapeau vert qu’il agite, bras levé. Pendant l’obscurité, il utilise une lampe verte, qu’il tient immobile au-dessus de la tête. En tous cas, le garde peut, de plus, se servir du sifflet.
Les cheminots français et luxembourgeois utilisent le guidon rayé vert et blanc (la nuit, le feu vert de la lanterne). Lorsque l’agent responsable de la gare lève le guidon verticalement et qu’il le balance dans le sens transversal le mécanicien sait qu’il peut partir.
L’ordre de départ est donné aux trains suisses (C.F.F.) au moyen d’une palette vert et blanc utilisée par le chef de gare ou son remplaçant, qui s’adresse directement ou mécanicien. De nuit, l’ordre est donné à l’aide d’une palette lumineuse ou d’une lanterne à feu vert. Dans les haltes, le chef de train donne l’ordre de départ au moyen du sifflet à roulette.
Sur le réseau autrichien, le sous-chef utilise un disque blanc à bord vert (la nuit, une lanterne à feu vert). Il invite les voyageurs à embarquer, en tenant le disque en oblique, vers le bas, et il siffle si c’est nécessaire. Pour l’ordre de départ, il tend le disque vers le haut et il le meut de gauche à droite. Quand le chef garde commande le départ, il donne un coup de sifflet allongé pour inviter les voyageurs à embarquer, puis il lève un drapeau ou le bras (la nuit, un feu blanc) pour indiquer que l’embarquement est terminé et il donne finalement deux coups de sifflet allongés, en même temps qu’il lève le bras (la nuit, le feu blanc) avec un léger mouvement d’oscillation.
Sur le réseau danois, le responsable de la sécurité donne le signal « départ » en montrant un disque au chef de train (la nuit, un feu vert clignote au centre du disque). Cet agent donne alors au mécanicien l’autorisation de partir en tendant le bras horizontalement et en se servant du sifflet : un coup long et un coup bref. La nuit, il utilise en plus un feu vert.
Aux Pays-Bas, le surveillant de quai donne le départ aux trains, le jour, en levant un disque vert entouré d’un bord blanc ; la nuit, en mouvant verticalement un feu vert de haut en bas. Dans les haltes, le chef de train donne le départ par deux coups de sifflet de moyenne longueur.
Au Chili, le garde, en frappant dans ses mains, prévient les voyageurs que le départ du train est proche. Et c’est le chef garde qui donne, par un coup de sifflet, l’ordre au conducteur de faire partir le train.
Dans les grandes gares du New York Central System, le sous-chef de gare donne l’ordre de départ au chef garde qui, à son tour, le retransmet au mécanicien au moyen d’un guidon à feu blanc. Dans les petites gares, l’ordre de départ est donné au conducteur par le chef garde, qui élève la main à la verticale, en faisant décrire un demi-cercle à son bras ; c’est le « high ball ».
En Finlande, l’ordre de départ se donne avec un disque. La nuit ou par temps brumeux, les cheminots utilisent le feu d’une lampe de poche.
En Espagne, le chef de gare donne un coup prolongé de sifflet (à deux notes !) et présente au conducteur, le jour, le drapeau rouge enroulé dans le sens vertical ; la nuit, le feu vert d’une lanterne. Dans les haltes, le chef de train donne un coup de cornet prolongé.

Source : Le Rail, mai 1959