Accueil > Le Rail > Histoire > Durail Junior > Nos locomotives électriques
Nos locomotives électriques
Texte et dessins de Phil Dambly.
lundi 19 juillet 2021, par
Toutes les versions de cet article : [français] [Nederlands]
L’histoire des locomotives électriques en Belgique remonte à 1943, année où l’on entreprit l’étude des vingt BB 101. Ces locomotives, fournies à partir de 1949, furent inspirées par les réalisations françaises d’avant-guerre. En effet, sous l’occupation, nos ingénieurs ne pouvaient obtenir de renseignements précis sur ce qui se préparait à l’étranger, et les performances des dernières BB françaises répondaient aux exigences belges de l’époque. Les 101 ont accompli leur service sans défaillance et leur robustesse est devenue proverbiale. Ce sont des machines mixtes, du type court, à bogies attelés. Ces locomotives étaient, à l’origine, destinées à remorquer des trains de marchandises entre Monceau et Anvers-Nord, des omnibus et des semi-directs, ainsi qu’à pousser les trains à vapeur traversant la jonction.
Pour remorquer des trains rapides à voyageurs, il fallait plus de puissance et de vitesse. En 1946, la S.N.C.B. commanda, en même temps que les BB 101, deux groupes de trois prototypes : les BB 120 et 121, dont les résultats serviraient de base aux extensions futures du parc. Dans les deux types, on a amélioré la stabilité par le grand écartement entre bogies, ce qui a amené un allongement de la caisse et un espace plus vaste pour loger l’appareillage.
L’électrification des lignes d’Ostende et de Liège entraîna la commande, en 1952, de 50 locos mixtes à grande vitesse, type 122. Ces machines ont été conçues en partant des 120 et 121. On y retrouve d’ailleurs, perfectionnés ou simplifiés. les éléments qui firent leurs preuves sur ces dernières.
Au nombre de 83, les BB 123 sont entrées en service en 1955. En principe, elles sont identiques aux 122, à quelques points près. Comme elles étaient destinées à la ligne Bruxelles-Luxembourg, qui comporte de longues rampes de 16 mm. par mètre, leur poids a été augmenté, et elles sont munies du freinage électrique à récupération. Les ouïes d’aspiration de l’air nécessaire pour refroidir les moteurs de traction et les résistances de démarrage ont été prévues dans la caisse, tandis que, sur les 122. elles sont situées dans la toiture.
Les BB 122 et 123 sont des machines remarquables, dignes de la haute tradition ferroviaire belge !
Caractéristiques de nos BB | |||||
TYPE | 101 | 120 | 121 | 122 | 123 |
Longueur H.T. (m.) | 12,890 | 17,180 | 16,300 | 18,000 | 18,000 |
Largeur caisse (m.) | 2,980 | 2,900 | 2,900 | 2,915 | 2,915 |
Hauteur caisse (m.) | 3,730 | 3,730 | 3,750 | 3,755 | 3,755 |
Hauteur pantos abaissés (m.) | 4,435 | 4,435 | 4,435 | 4,400 | 4,400 |
Nombre de moteurs | 4 | 4 | 4 | 4 | 4 |
Suspension des moteurs | par le nez | par le nez | totale sur châssis de bogie | par le nez | par le nez |
Puissance en chevaux | 2.200 | 2.700 | 2.800 | 2.560 | 2.560 |
Poids (kg.) | 82.500 | 81.000 | 81.000 | 81.500 | 93.300 |
Vitesse max. (km/h.) | 100 | 125 | 130 | 125 | 125 |
Source : Le Rail, mai 1959