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Progrès de la traction électrique à la S.N.C.B. en 1954

jeudi 6 août 2009, par rixke

 Aperçu général.

Jusqu’à fin 1953, la longueur électrifiée du réseau atteignait 191 km, sur un total de 4.973 km ; l’année 1954 vit la mise en route de la traction électrique sur Bruxelles-Gand, ensuite sur Gand-Ostende, Bruges-Blankenberge et enfin sur Alost-Bruxelles-Louvain, soit environ 180 km de double voie au total.

Pour ces électrifications, le système à 3.000 volts, courant continu, appliqué sur les autres lignes de la S.N.C.B., fut maintenu.

Le parcours Bruxelles-Gand est effectué maintenant en 31 minutes, tandis que le trajet Alost-Bruxelles se fait en 23 minutes (y compris l’arrêt de Denderleeuw) ; ces horaires constituent des progrès marquants sur ceux appliqués normalement en traction vapeur et ont été unanimement appréciés par les usagers du rail.

Fin 1953, le parc du matériel roulant électrique comportait 12 automotrices quadruples 1953, 8 automotrices doubles de 1939, 2 automotrices doubles prototypes (mises en service respectivement en 1946 et 1951), 25 automotrices doubles (1950) et 26 locomotives (1949-1950).

En 1954, sont venues s’y ajouter 15 automotrices doubles et 50 locomotives.

La puissance totale unihoraire du parc représente environ 26.700 chevaux.

Les parcours effectués en 1954 avec ce matériel sont indiqués dans le tableau ci-dessous :

Automotrices à 4 et 6 voitures 1.468.475 km
Automotrices doubles 6.496.851 km
Total 7.965.326 km
Locomotives série 101 1.765.278 km
Locomotives série 120 295.768 km
Locomotives série 121 237.614 km
Locomotive série 122 1.657.346 km
Total 3.956.006 km

La consommation d’énergie électrique pour la traction et le chauffage atteignait environ 105,5 millions kWh en 1954 (énergie H.T. à l’entrée des sous-stations).

Longueur des voies électrifiées à la S.N.C.B. depuis 1935 à 1954

Les lignes électrifiées en 1954 sont alimentées par des sous-stations nouvelles installées à Bruges, Gand, Denderleeuw et Louvain ; elles sont toutes équipées de redresseurs à vapeur de mercure (unités standards, à cuve métallique, d’une puissance de 3.000 kW, et refroidies par air).

Dans la Jonction Nord-Midi circulent environ 500 trains par jour ouvrable le plus chargé (deux sens de circulation), et le trafic à Bruxelles-Central atteint maintenant le total de 60.000 voyageurs par jour.

A la signalisation mécanique par palettes se substitue la signalisation lumineuse (feux de jour et de nuit) et, sur beaucoup de tronçons, il sera fait usage du block automatique.

Signalons enfin que les modernisations qui accompagnent l’électrification auront pour effet de modifier complètement l’aspect de certaines gares importantes (Louvain, Liège, Namur, etc.) et même de certaines routes aux abords du réseau ferroviaire (suppression de passages à niveau remplacés par des passages inférieurs ou supérieurs).

 Travaux en cours.

Dans le cadre du programme d’électrification, les travaux sont en cours sur Bruges-Knokke (achevé en mars 1955), Louvain-Liège, Louvain-Muizen, Louvain-Ottignies, Bruxelles-Arlon, Gembloux-Ronet.

L’électrification de Namur-Charleroi a été décidée en 1954. En accord avec la S.N. des Chemins de Fer Luxembourgeois, l’électrification de Bruxelles-Arlon sera prolongée jusqu’à Luxembourg. L’étude de l’électrification d’Anvers-Roosendael se poursuit. Ceci constituera un premier exemple de liaison d’un réseau à 3.000 V avec un réseau à 1.500 V courant continu, grâce à l’utilisation d’automotrices « bi-courant ».

De nouvelles sous-stations de traction seront établies à Landen et Voroux (pour la ligne de Liège), à Ottignies, Namur, Ciney, Forrières, Longlier et Arlon (pour la ligne du Luxembourg). Entre deux sous-stations voisines sont installés des postes de sectionnement et de mise en parallèle, conformément aux techniques habituelles.

Comme sur les autres lignes électrifiées, les caténaires nouvelles des voies principales sont du type compound, à deux fils de contact, et elles sont suspendues sur portiques rigides.

 Le matériel roulant.

Le matériel suivant est en construction :

  • 79 automotrices doubles, 120 km/h ;
  • 38 automotrices doubles, 140 km/h ;
  • 22 automotrices doubles, 120 km/h, avec ossatures et revêtements en acier inoxydable 18/8 (procédé BUDD) ;
  • 83 locomotives BB, de 92 t, avec équipement de freinage électrique à récupération.

Les études générales des équipements de 12 automotrices 1.500/3.000 V pour Anvers-Roosendaal sont terminées ; l’étude de locomotives capables de circuler à 1 40 km/h est en cours.