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Les cheminots construisent des voitures : La construction des caisses de voitures à l’A.C. de Malines

lundi 2 août 2010, par rixke

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 La chaîne du parachèvement

L’équipe 1 pose les marchepieds, les cloisons transversales, le sous-plancher [1], le pavement du W.-C ., les butoirs et l’appareil de traction.

En même temps, les doubles portes d’entrée sont ajustées dans les baies (elles seront placées par l’équipe 4). Ces doubles portes, ainsi que les plates-formes spacieuses, permettent aux voyageurs de monter et de descendre rapidement.

Les butoirs sont munis de ressorts à anneaux ; ceux-ci éliminent les chocs, qui, d’autre part, sont freinés par un attelage continu.

L’équipe 2 pose le plancher proprement dit, la première partie de l’isolation thermique et acoustique du toit et des longs-pans, les fourrures de la toiture, le frein et les tubes pour les câbles électriques sous la voiture.

Sur la couche de liège du sous-plancher, elle colle deux couches de lame de verre bakélisée, d’une épaisseur d’un pouce, sur laquelle elle place des panneaux en multiplex de 18 mm. d’épaisseur.

Pour insonoriser la toiture et les longs-pans, elle projette une couche de liège en poudre de 6 mm. d’épaisseur sur la race intérieure des tôles.

Pose de l’isolation en laine de verre.

Elle place aussi un appareil de réglage automatique qui maintiendra les sabots de frein de toutes les voitures d’une rame à une même distance des bandages.

L’équipe 3 pose le revêtement des cloisons, les fourrures des parois latérales et d’about, la deuxième partie de l’isolation thermique et acoustique du toit et des longs-pans, les tubes pour les câbles électriques dans la voiture, les conduites du signal d’alarme, les ventilateurs, deux réservoirs d’eau et le revêtement intérieur des W.-C.

Sur !a tôle galvanisée des cloisons, elle applique des panneaux en bakélite, de 1,6 mm. d’épaisseur, couverte de papier mélaminé, avec un dessin en gris bleu. Ce revêtement est utilisé pour la première fois dans la construction en série ; il résiste très bien aux griffures, ne demande aucun entretien spécial et est facile à nettoyer.

Sur le toit, la troisième équipe dispose encore des ventilateurs aspirants ; ils apporteront une quantité d’air suffisante, empêcheront la pénétration des poussières, des cendres ou de la fumée et ne provoqueront pas de courants d’air, ni de baisse exagérée de la température en hiver.

Pose du revêtement intérieur, essai de l’allumage et montage des ventilateurs.

L’équipe 4 place les panneaux de plafond, les fenêtres, les portes d’entrée, les canalisations pour le chauffage électrique (3.000 v. et 25 kW.) et à la vapeur, ainsi que l’installation sanitaire. En même temps, elle pose les câbles électriques.

Les anciennes voitures métalliques sont munies de fenêtres coulissant dans la partie inférieure des longs-pans. Ce dispositif affaiblit ceux-ci et laisse pénétrer la pluie : en outre, les trous d’évacuation des eaux au bas des longs-pans laissent pénétrer beaucoup trop de bruits. Pour remédier à ces inconvénients, on utilise maintenant des fenêtres en deux parties, la partie supérieure glissant devant l’autre. Ces fenêtres sont placées à l’extérieur, contre les parois latérales, au moyen d’un dispositif de fixation spécial.

L’équipe 5 pose le revêtement intérieur des parois latérales et d’about, les encadrements et les stores des fenêtres (une innovation dans les voitures de deuxième classe), les radiateurs électriques et à vapeur, les plinthes des longs-pans, les tubes fluorescents (72 v.) et l’armoire de commande de l’équipement électrique ; elle procède aussi à la connexion des canalisations électriques sous la voiture.

A noter qu’un dispositif nouveau éclaire les marchepieds des portes d’entrée, pour faciliter la montée et la descente des voyageurs dans l’obscurité.

L’équipe 6 place les portes intérieures et d’about, les encadrements des baies de portes, les plinthes des cloisons et de la plate-forme, les coffres sous les banquettes et les soufflets. Elle raccorde les canalisations électriques dans la voiture.

L’équipe 7 place les banquettes pour 108 places, les quatre strapontins, les porte-colis, les tablettes, les ornements, le linoléum (4 mm. d’épaisseur) et les couvre-joints des seuils et du plancher. La voiture est posée sur ses bogies et tous les équipements (frein, signal d’alarme, éclairage électrique, chauffage) sont essayés et mis au point.

Montage des porte-colis.

Les banquettes sont garnies de caoutchouc mousse et recouvertes de similicuir bleu pétrole. Un dossier surélevé donne un appui convenable à la tête et protège celle-ci contre les courants d’air.

Pour la première fois, on a disposé des boîtes à ordures en dessous des tablettes.

A l’achèvement du gros œuvre, la voiture reçoit une première couche de peinture. Au cours du parachèvement, on applique les couches de fond. Il reste encore les dernières couches et les inscriptions. Ce travail se fait au chantier de peinture (équipe 8).

Puis la voiture est complètement vérifiée par l’équipe 9.

Intérieur d’une voiture

Enfin, on lui fait faire des parcours d’essai. Ils prouvent que les nouvelles voitures roulent sans bruit, même à grande vitesse. Les voyageurs s’y sentent comme dans un salon agréable et ne doivent pas élever la voix pour parler. Les techniciens qui ont conçu ce matériel moderne et les travailleurs qui l’ont construit peuvent être fiers du résultat.

(Photos Delise.)


Source : Le Rail, mai 1957


[1Pour amortir le bruit (c’est surtout par le plancher qu’il pénètre), on a prévu un double revêtement avec matelas d’air.