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U.S.A. : L’avenir du rail

lundi 6 novembre 2023, par rixke

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Trois cent cinquante mille kilomètres de longueur de lignes, 1.800.000 wagons, 30.000 locomotives, 720.000 cheminots, cet immense outil ne risque pas de voir son activité diminuer. Bien qu’on prévoie 100 millions d’autos aux U.S.A. en 1975, tout laisse présager un nouveau développement des voyages par fer. Pour le trafic des marchandises, on prévoit qu’il s’accroîtra d’un tiers d’ici 1975 et qu’il doublera d’ici 1988.

Cette expansion permet aux cheminots américains d’envisager l’avenir avec optimisme et justifie la révolution novatrice entreprise, malgré de multiples difficultés, financières et autres. Ils espèrent bien que le gouvernement finira par adopter des mesures qui traiteront de façon égale tous les transporteurs. En attendant, ils sont décidés à venir à bout des injustices et à suivre leur lancée actuelle, en dépit du boulet qu’ils traînent : la servitude de lois surannées.

Heureusement, des autorités gouvernementales reconnaissent de plus en plus l’influence néfaste de ces lois, en même temps que la nécessité où se trouve le pays d’obtenir ce que les chemins de fer essaient de réaliser. Comme l’histoire en témoigne, des chemins de fer sains, entièrement modernisés, sont indispensables non seulement au commerce en temps de paix, mais à la survie nationale en cas de conflit.

Même en ce qui concerne les voyageurs, des personnalités officielles reconnaissent que les villes populeuses et les régions urbaines qui s’étalent doivent posséder, si elles veulent vivre, respirer et prospérer, un transit ferroviaire sain, en plus de leurs bonnes routes. Aucun autre transporteur ne peut déplacer des masses aussi importantes à aussi bon marché que les chemins de fer. Aucun autre transporteur ne peut concentrer une telle densité de circulation dans des espaces limités. Une seule ligne de chemin de fer à double voie peut déplacer autant de gens que des automobiles circulant sur dix à vingt files d’autoroutes. La rapidité du transit ferroviaire n’exige pas non plus de consacrer la moitié du centre d’une ville au parcage. Le pays construirait le réseau ferroviaire s’il n’existait déjà ; il en aurait grand besoin pour affronter les volumes de circulation terrifiants que l’Amérique connaîtra demain, pour soulager les routes de charges excessives, libérer un espace aérien dangereusement surchargé, atténuer certaines pressions qui incitent le gouvernement à dépenser davantage de fonds pris sur les impôts au profit de voies navigables intérieures et d’autres projets de transports.

Les Américains dépensent aujourd’hui 115 milliards de dollars par an – un cinquième du revenu national total – pour se déplacer et transporter les marchandises qu’ils produisent et utilisent. Toutefois, comme le fait remarquer une étude gouvernementale, des insuffisances manifestes et des exagérations dans la structure des transports grossissent ces dépenses de « plusieurs milliards de dollars pour le trafic de marchandises seulement ».

Les cheminots des U.S.A. pensent qu’ils pourront donner à leur pays l’avantage incommensurable d’un système ferroviaire exceptionnel, dont les dimensions commencent seulement à apparaître. Leur réalisation sera considérée, dans les années à venir, comme un miracle moderne d’accomplissement industriel – car ce miracle aura lieu, en dépit des conditions les plus difficiles qu’une industrie ait jamais eu à surmonter.


Source : Le Rail, juillet 1965