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France : Le tunnel sous la Manche

lundi 14 novembre 2022, par rixke

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Les experts chargés par les gouvernements français et britannique de donner leur avis sur la liaison France-Angleterre ont conseillé à Londres et à Paris d’adopter la solution du tunnel. Leur avis n’engage ni l’un ni l’autre des gouvernements, mais il donne à la construction du tunnel de fortes chances de devenir une réalité.

L’intérêt économique d’un tel ouvrage apparaît évident. Pour le passage par mer, les transbordements que subissent les voyageurs, les ruptures de charges ou les temps d’embarquement imposés aux marchandises sont, en effet, une source de frais et de temps perdus. Il en résulte que les échanges de voyageurs et de marchandises entre l’Angleterre et la France ne se sont pas développés depuis la fin de la guerre au même rythme que les échanges entre les pays de l’Europe continentale.

Fondé en 1957, sur l’initiative de la Compagnie universelle du Canal de Suez, le Groupement d’Etudes du Tunnel sous la Manche propose de réaliser un passage souterrain pour le franchissement du Pas-de-Calais. Après plusieurs années d’étude, les préférences du groupement vont à la solution d’un tunnel foré, sorte de tube ferroviaire équipé de matériel spécialement conçu pour le transport des véhicules routiers (automobiles et camions). Ce tunnel ferroviaire serait constitué par deux tubes à sens unique de 52 kilomètres de longueur, avec une capacité permettant de faire passer, par heure et dans chaque sens, 1.800 véhicules et 4.800 voyageurs, ce qui dépasserait de 70 % les pointes prévues pour 1980. A une vitesse de l’ordre de 100 km/h, la liaison ferroviaire directe Paris-Londres serait donc réalisée en 4 h 20 min. Les voitures seront transportées par des navettes de trains spéciaux composés de wagons à simple étage (portant 150 véhicules) qui suffiront pour le trafic de 1965, et de wagons à double étage (300 véhicules) susceptibles d’absorber le trafic de 1980. Ils franchiront le tunnel en 33 minutes.


Source : Le Rail, octobre 1963