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Grande-Bretagne : Simulateur de conduite

dimanche 17 décembre 2023, par rixke

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Une cabine de conduite du type électro-hydraulique et commandée par un calculateur, qui simule le comportement et les sensations d’un conducteur dans presque toutes les conditions, a été conçue pour former des conducteurs appelés à remorquer des trains sur les grandes lignes Londres - Manchester - Liverpool, dont l’électrification est en voie d’achèvement.

Le matériel est installé à la gare de Willesden Junction (Londres). Il mesure 7 mètres de longueur et pèse environ 3.000 kg. La partie cabine de conduite – un appareillage réel à double commande installé dans une cabine de conduite – est suspendue à une sorte de portique, ce qui lui permet de se déplacer librement en tous sens de manière à simuler les sensations qu’on ressent lorsqu’on roule sur une voie. Les mouvements sont produits par des vérins électro-hydrauliques commandés par un servo-mécanisme. Un appareillage électronique lié au calculateur fournit des bruits de fond ou des bruits accidentels selon l’itinéraire suivi et les circonstances.

L’illusion du mouvement est donnée par un film cinématographique en couleurs illustrant le parcours du train et projeté sur un écran face au pare-brise. Le projecteur est commandé par le calculateur de manière à simuler les variations de vitesse résultant de l’accélération ou du freinage, et cela quelles que soient les conditions de déclivité et de charge.

Un élève pénétrant dans le simulateur a l’illusion de se trouver dans une véritable cabine de conduite, car toutes les commandes, tous les instruments de mesure, tous les accessoires sont réels.

Aux conditions normales de circulation, l’instructeur peut ajouter des complications et des incidents couvrant toutes les éventualités qu’un conducteur doit pouvoir affronter pendant des années de métier. Il peut aussi provoquer des phénomènes déclenchant une alarme (freinage d’urgence par le chef de train ou par le signal d’alarme ; pannes des moteurs de traction, des auxiliaires, du dispositif automatique de répétition des signaux sur la machine, du dispositif de commande automatique de puissance, des circuits d’air comprimé et de vide ; absence de tension à la caténaire ou à la batterie).

L’élève sent immédiatement la réponse des commandes qu’il exécute. S’il accélère, il est collé au dos de son siège par une force d’inertie exactement calculée. Cette sensation est simulée d’abord par une accélération réelle de la cabine, puis par une variation de son inclinaison, ces deux effets s’ajoutant pour imiter la valeur et l’allure de l’accélération. Les effets physiques de la décélération et du freinage (y compris le freinage d’urgence) sont simulés de la même manière. La combinaison de la vision, du mouvement et du son donne une illusion si parfaite de la réalité que les élèves se trouvent comme chez eux quand arrive la période finale de stage sur une véritable locomotive, période d’ailleurs fort raccourcie.


Source : Le Rail, décembre 1965