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Onzième période, 1940-1945. - Reprise du Nord Belge et 2e guerre mondiale

Phil Dambly.

mercredi 3 août 2011, par rixke

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Les dix locomotives du type « Engerth », n° 701 à 710, avaient été livrées par Cockerill en 1856. Ces 0-8-4 à roues de 1,25 m différaient très peu du type analogue du Nord français, série 4.361. Attachées au dépôt de Saint-Martin, elles remorquaient les trains de marchandises entre Charleroi et Tergnier, en France. Les locomotives « Engerth », du nom de l’ingénieur autrichien qui les conçut, avaient pour caractère essentiel la liaison entre les châssis de la machine et du tender, réunis dans le but d’augmenter le poids adhérent.

Machine du système Engerth, n° 703, série 707 à 710 (Cockerill, 1856).

De 1862 à 1875, le Nord Belge employa, sur la ligne Mons - Hautmont, une locomotive du système Petiet, à deux essieux moteurs indépendants encadrant trois essieux porteurs. Cette machine, à quatre cylindres extérieurs et à surchauffe, appartenait à la série 437 à 444 du Nord français, auquel elle était louée. Construits par Ernest Gouin, ces engins ont été réformés à partir de 1880. Leur chaudière surélevée, qui nécessitait l’emploi d’une cheminée horizontale, leur valut le surnom de « chameaux ».

La machine n° 441, du système Petiet, série 437 à 444 du Nord français, fut utilisée par le Nord Belge sur la ligne Mons - Hautmont (Gouin, 1862).

Le Nord Belge possédait 23 locomotives-tender à quatre essieux accouplés et roues de 1,06 m, numérotées de 601 à 623 et dites type « Nord fortes rampes ». Les machines n° 601 à 617 avaient été construites par Cockerill et par Ernest Gouin à Paris en 1859-1860. Cockerill fournit les n° 618 à 623 en 1884. Affectées aux dépôts de Saint-Martin et de Kinkempois, ces machines simples et robustes assuraient les services des manœuvres et des trains de marchandises locaux. Sept exemplaires avaient reçu de nouvelles chaudières avec dôme de prise de vapeur. Deux d’entre eux, récupérés par la S.N.C.B. en 1940, devinrent le type 88.

Locomotive à marchandises n° 601 « Charlemagne », série 601 à 623, du type « Nord fortes rampes », dit « petit château », à l’état primitif (Cockerill et Gouin, 1859-60 ; Cockerill, 1884). Les machines n° 606 et 672 ont formé le type 88 (n° 8806 et 8812, puis 88.001 et 002), affectées respectivement à Renory et à Saint-Martin.

Le type « Nord 180 unités », créé en 1867 pour le Nord français, fut adopté ensuite par le Nord Belge, qui fit construire 45 locomotives en 1872 (n° 711 à 720) et en 1880 (n° 721 à 755). Ces machines à quatre essieux accouplés et roues de 1,30 m présentaient quelques différences de détails. Huit exemplaires avaient reçu de nouvelles chaudières à foyer Belpaire. Quatre d’entre eux, acquis par la S.N.C.B., devinrent le type 77. Auparavant, elles remorquaient les trains lourds de marchandises sur les lignes de Charleroi à Hautmont et de Namur à Liège.

Locomotive à marchandises n° 752, série 711 à 755, du type « Nord 180 unités » (Cockerill, 1872 et 11880). Ces machines portaient toutes un nom de philosophe de l’Antiquité ou de localité. Ces noms, dont plusieurs sont introuvables, ont été abandonnés en 1919. Les quatre machines restant en service ou Nord Belge en 1940, n° 723, 727, 740 et 741, ont formé le type 77 (n° 7723, 7727, 7740, 7741, ensuite, respectivement 77.001 à 004). A cette époque, sept autres machines étaient utilisées par la Cie de Chimay.
Six locomotives avaient été « tendérisées » de 1910 à 1924 et renumérotées de 760 à 765 (dans l’ordre, ex-n° 719, 728, 730, 724 « Waulsort », 734 et 742 « Beoumont ») . Devenues le type 92, elles ont porté les n° 9260 à 9265, puis, respectivement, les n° 92.006 et 92.001 à 005.

Six machines du type « Nord 180 unités » avaient été transformées en locomotives-tender de 1910 à 1924 et renumérotées de 760 à 765. Elles furent utilisées à la S.N.C.B. sous la désignation de type 92.

Locomotive type 92, n° 92.006 (remise de Pepinster).

Les locomotives n° 631 à 636, à quatre essieux accouplés et roues de 1,26 m, appartenaient à un type utilisé par les compagnies françaises du Nord et de l’Est (040 TA). Elles étaient employées au Nord Belge pour la traction des trains de marchandises locaux dans le bassin industriel de Liège - Seraing. Attachées au dépôt de Kinkempois, ces machines avaient été construites par Cockerill et La Meuse en 1909. Les cinq exemplaires repris par la S.N.C.B. en 1940 devinrent le type 89.

Ci dessous, type 89, n° 89.001 (remise de Visé). Série 631 à 636 du Nord Belge (Cockerill et La Meuse, 1909). La machine n° 631 fut démolie en mai 1940, par fait de guerre, et les cinq autres furent numérotées de 8932 à 8936, puis de 89.001 à 005.

Les machines n° 121 à 132, à trois essieux accouplés, avaient des roues de 1,06 m de diamètre. Ce modèle particulier au Nord Belge avait été livré par Saint-Léonard en 1873 (n° 121 à 126) et en 1877 (n° 127 à 132). Les machines de la deuxième série différaient des précédentes par l’allongement du châssis à l’arrière. Ces douze locomotives-tender étaient employées au service des manœuvres et au cabotage. L’unique exemplaire récupéré par la S.N.C.B. appartenait à la deuxième série. Il fut appelé le type 87.

Locomotive de gare n° 127 « Val Saint-Lambert », série 127 à 132, à l’état primitif (Saint-Léonard, 1873 et 1877). Quelques exemplaires ont été modifiés par la suite (soutes à eau allongées vers l’ayant, etc.). La machine n° 128 « Tilleur », restée à l’état primitif, devint le type 87 (n° 8728) mais ne porta jamais le n° 87.001 qui lui fut attribué en janvier 1946. Vendue cette année-là au charbonnage de Monceau-Fontaine (n° 53).

Les locomotives n°" 671 à 676, qui appartenaient au type classique « Südbahn » autrichien, étaient surnommées « Autrichiennes » ou « Viennoises ». Ces machines à trois essieux accouplés et à roues de 1,26 m avaient été construites en 1881 par la Wiener Lokomotiv Fabrik A.G. à Floridsdorf, dans la banlieue de Vienne, d’où leur pseudonyme. Elles faisaient encore un excellent service après 1918 en remorquant les trains de marchandises sur la ligne Liège - Namur - Givet.

Locomotive n° 671 « Grammont », série 671 à 676, du type « Südbahn » (Wiener Lok. Fabrik. 1881).

Les machines n« 201 à 215, dites »Mixtes Nord« , construites par Cockerill en 1882 pour le Nord Belge, appartenaient à un type créé par le Nord français en 1867. Munies à l’origine du frein à vide en usage au Nord Belge, elles ont été ensuite équipées du frein Westinghouse. Affectées à la remise de Kinkempois, ces 0-4-2 à roues de 1,80 m ont remplacé les types » Mammouth " pour la traction des principaux trains de voyageurs entre Liège et Givet.

Locomotive n° 213 « Roulers », série 201 à 215, du type « Mixte Nord » (Cockerill, 1882).

Source : Le Rail, novembre 1967.