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Verviers-Hergenrath l’escapade vers l’est

mercredi 16 décembre 2020, par rixke

L’auteur du livre « Angleur-Verviers, le jeu du rail, des collines, des rivières » récidive et nous propose la suite de son voyage sur les lignes de l’est de la Belgique.

Le parcours Verviers-Hergenrath qu’il nous invite à suivre raconte les difficultés d’une région que l’histoire n’a guère épargnée et que les mutations économiques ont profondément marquée. Inauguré sous l’empire prussien le 12 octobre 1843, le chemin de fer rhénan se développe rapidement pour satisfaire les industries locales en plein essor. Les industries lainières, les manufactures de draps, les papeteries, les carrières, les mines attirent une population de plus en plus nombreuse. Les échanges commerciaux entre la Belgique et l’Allemagne s’intensifient, entraînant de nouvelles activités. Ainsi s’ouvrent un bureau de déclaration en douane à Dolhain-Gileppe pour accomplir les formalités à l’importation et à l’exportation des petites industries locales, une nouvelle gare Dolhain-vicinal, pour permettre l’échange de marchandises et de voyageurs entre le chemin de fer et la ligne vicinale Dolhain-Goé, la ligne 39 vers Plombières et Montzen qui dessert les mines de plomb, de zinc et de pyrites...

La gare de Herbesthal est longuement évoquée tant son histoire fut mouvementée et sa gare exceptionnelle. Station frontière entre la Prusse et la Belgique, elle existait déjà à l’inauguration de la ligne Liège-Cologne le 15 octobre 1843. Elle subit de plein fouet les conséquences des deux guerres mondiales en changeant notamment de nationalité au gré des traités et des invasions. Elle fut démolie en 1983 au grand dam du public.

L’auteur s’arrête aussi aux petites gares : celle de Nasproue qui ressemblait tant aux maisonnettes des garde-barrières ou celle d’Astenet. Outre l’étude des gares et des ouvrages d’art qui jalonnent le parcours entre Verviers et Hergenrath, l’auteur ne néglige pas pour autant la dimension sociale de cette histoire ferroviaire et son déclin après la Deuxième Guerre mondiale. Il a notamment recueilli les témoignages d’un machiniste et d’un chauffeur du dépôt de Herbesthal. En nous rappelant qu’auparavant, les voies portaient des noms — voie aux Allemands, voie aux laines, Jeannette, Amérique, Congo... — l’auteur réussit à restituer au chemin de fer un aspect humain et poétique négligé de nos jours.

Georges Henrard.

Exemplaires brochés (1 200F) ou cartonnés (1 400 F) à commander auprès de l’auteur, rue Trou du bois, 2 à 4652 Xhendelesse en versant les montants ci-dessus au compte 634-4829701-46. Pour les envois par la poste, il y a lieu de majorer ces montants de 100 F


Source : Le Rail, décembre 1995