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Les trains internationaux

F. Baweins.

jeudi 17 juin 2010, par rixke

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 Trains réguliers et spéciaux

Depuis la guerre, malgré l’essor des moyens de transport concurrents, le nombre des trains internationaux réguliers sillonnant journellement nos lignes en haute saison n’a cessé d’augmenter ; de 38 en 1948, il est passé à 74 en 1957, et il faut prévoir qu’avec la démocratisation des voyages, il continuera de croître dans les années à venir.

En outre, des trains spéciaux, de plus en plus nombreux, acheminent une importante clientèle se déplaçant en groupes : pèlerins se rendant à Lourdes, villégiateurs que les agences de voyages conduisent vers la Côte d’Azur, la Suisse, l’Italie et l’Europe centrale, contingents d’ouvriers qui viennent travailler dans notre pays... En 1956, 760 trains spéciaux circulèrent, contre 521 en 1948.

 Les itinéraires parcourus

La figure ci-dessous représente les grands itinéraires parcourus par les trains internationaux sur notre réseau :

Certains trains traversent toute l’Europe et parcourent des distances considérables :

  • Le « Nord-Express » relie Paris à Oslo (2.161 km.) et Stockholm (2.163 km.) en 36 heures ; il effectue un trajet maritime de 50 km. en ferry-boat dans le Grand-Belt (mer Baltique) ;
  • Le « Tauern-Express » relie (Londres) Ostende à Belgrade (1.979 km.) en 34 heures et Athènes (3.182 km.) en 62 heures ;
  • L’ « Ostende-Vienne-Express » relie (Londres) Ostende à Vienne (1.332 km.) en 20 heures.

Le record du plus long parcours européen est détenu par le « Simplon-Orient-Express », reliant Paris à Istanbul (3.490 km.) en 86 heures.

 Comment s’établit l’horaire d’un train international ?

Les trains internationaux qui effectuent de très longs parcours doivent être rapides ; c’est pourquoi on choisit pour eux les itinéraires les plus courts et les mieux équipés, permettant des vitesses élevées.

La rapidité d’un train dépend non seulement de sa vitesse, mais encore d’autres éléments ; elle augmente si l’on diminue le nombre et la durée des arrêts, des échanges de locomotives et des correspondances, si les contrôles douaniers et policiers se font en cours de route et si l’on adapte la composition des trains aux nécessités normales du trafic, pour réduire, autant que possible, les charges à remorquer (ce qui n’exclut pas la possibilité de renforcer les trains en cas de besoin).

Bien que cela puisse paraître paradoxal, on peut, par contre, être amené à ralentir systématiquement la marche d’un train international ; c’est le cas notamment quand on veut éviter la desserte d’un centre important en pleine nuit ou à des heures trop matinales.

 Le matériel

Les longs trajets parcourus par les trains internationaux, tant de jour que de nuit, exigent un matériel plus confortable que celui des trains du service intérieur. Les voitures sont à intercirculation et à couloir latéral. Les compartiments comportent huit places en deuxième classe et six places en première classe ; les sièges sont rembourrés dans les deux classes.

En trajet de nuit, le voyageur qui le désire doit pouvoir se coucher ; ce confort lui est offert dans les voitures-lits et les voitures-couchettes. Sur les trajets englobant les heures normales des repas, un wagon-restaurant est habituellement incorporé dans les rames. Certains trains de luxe comportent aussi des voitures-pullman, véritables salons, dans lesquels les repas et des rafraîchissements sont servis aux voyageurs sans qu’ils doivent quitter leur place.

Les dépêches postales, les bagages enregistrés et les colis express sont chargés dans des fourgons à grande capacité, compartimentés pour les besoins des services des douanes, ainsi que dans des voitures postales.

 Plaques d’identification

Pour faciliter l’identification des voitures internationales, celles-ci portent des plaques d’itinéraire indiquant le trajet qu’elles effectuent. Ces plaques sont placées aux abouts des voitures, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur ; outre qu’elles permettent au voyageur d’être rassuré sur l’itinéraire de « sa » voiture, elles aident les grandes gares de coïncidence à repérer, sans hésitation, le matériel à manœuvrer.

Il existe aussi d’autres plaques, de dimensions plus réduites, portant le numéro reproduit sur les fiches de réservation des places.


Source : Le Rail n° 14, octobre 1957