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AC Salzinnes, une unité performante au service du rail

L. Gillieaux.

vendredi 19 août 2022, par rixke

Chaque jour, plusieurs centaines de milliers de personnes prennent le train. Bien peu se doutent de l’organisation complexe qui règle le bon fonctionnement de tous ces convois. Et ils sont encore moins nombreux à savoir que, derrière la scène ferroviaire, nombre de spécialistes s’occupent des locomotives et des voitures ou des automotrices qui composent leur train.

Diverses opérations d’entretien ou de réparation sont en effet exécutées sur le matériel ferroviaire, pour assurer sa fiabilité et offrir aux voyageurs le meilleur niveau de confort possible. Selon leur nature, ces interventions sont effectuées dans des unités plus ou moins importantes. Les deux plus grandes de celles-ci sont Malines et Salzinnes. La première s’occupe de l’entretien à long terme des automotrices et des voitures tandis que la seconde exécute les mêmes opérations sur toutes les locomotives.

Intéressons-nous en deux temps à ces grandes unités chargées d’assurer une longue vie au matériel ferroviaire tout en l’adaptant régulièrement aux exigences d’un chemin de fer moderne, tourné vers la qualité et la performance.

 Continuité et évolution

Tout au long de son histoire, Salzinnes s’est chargé des interventions « lourdes » sur les locomotives. En effet, lors de sa construction sur les bords de la Sambre, à la périphérie ouest de Namur, l’atelier de Salzinnes a d’emblée été destiné à la réparation des locomotives à vapeur et à la fabrication de pièces de rechange, à l’inverse des entretiens courants et des petites interventions sur les locomotives, assurées dans les différents dépôts ou remises répartis sur le réseau.

L’atelier s’est développé progressivement avec, entre autres, en 1925, la construction d’un grand hall destiné aux opérations de chaudronnerie.

Après la Seconde Guerre mondiale, Salzinnes s’est tourné, étape par étape, vers les nouveaux modes de traction qui faisaient leur apparition sur le réseau. C’est ainsi que la maintenance des locomotives diesel a commencé à être assurée en 1955, tandis que le dernier grand entretien d’une locomotive à vapeur était effectué en 1965.

La construction d’un grand hall a ensuite eu lieu en 1970, pour rationaliser la manutention des engins traités. Ce hall, long de 200 m à l’origine et ensuite porté à 250 m, est équipé d’un pont roulant de 100 tonnes permettant le transfert, assez impressionnant, des caisses de locomotives. C’est là que se réalisent les opérations de démontage initial et de remontage final des locomotives.

Un bâtiment spécifique pour le personnel et les activités sociales a été construit en 1975, pour accueillir des salles de cours, des vestiaires et le restaurant d’entreprise, ouvert aux 950 cheminots travaillant dans les installations. Actuellement, l’atelier occupe, au total, une superficie de 21 hectares, dont 7 bâtis. Des adaptations sont encore apportées aux installations, en fonction de l’évolution des besoins et des opérations d’entretien à réaliser.

 Les interventions lourdes sur les locomotives

Durant sa vie, le matériel ferroviaire fait l’objet de diverses interventions, réparties, selon leur nature, entre différents cycles périodiques qui se superposent.

Cycles d’entretien préventif

Dans le cadre des opérations destinées à garantir la sécurité des engins de traction et à en assurer le plus haut niveau de fiabilité possible, on distingue, par ordre croissant,

  • La visite approfondie, qui est effectuée au moins tous les 24 jours et qui comprend nombre de contrôles de divers organes ;
  • L’entretien courant, qui s’applique pour l’essentiel des opérations de contrôle reprenant les précédents ainsi que d’autres et s’effectuant bimestriellement ;
  • Les travaux périodiques, qui comprennent des interventions plus importantes sur certains organes des engins : équipement moteur, bogies, suspension, etc. Selon la nature des organes et le type de travail à exécuter, la périodicité d’intervention varie entre 3 mois et 2 ans.
  • Les interventions lourdes de remise en état quasi-complète, qui comportent elles-mêmes plusieurs degrés et périodicités selon l’importance de l’intervention (révision générale, intermédiaire, etc.).

Les trois premières catégories d’interventions sont exécutées dans les unités de maintenance courante (ateliers de traction), réparties sur le réseau. Par contre, les opérations relevant de la quatrième catégorie sont assurées par des unités spécialisées, dont Salzinnes pour les locomotives.

La maintenance à long terme des locomotives à Salzinnes

Salzinnes prend en charge les opérations lourdes suivantes :

  • Les révisions générales, qui sont une remise à neuf quasi complète de la locomotive. Pour les engins de « ligne », ces opérations sont réalisées après un parcours variant entre 0,9 et 2,5 millions de km. Selon les types de locomotives, ces opérations peuvent nécessiter entre 3 000 heures (locomotives électriques) et 7 000 heures de travail (locomotives diesel) ;
  • Les révisions intermédiaires, qui concernent certains organes devant faire l’objet d’interventions selon un cycle inférieur à celui de la révision générale ;
  • Les levages de caisse, applicables à des engins ayant relativement peu circulé depuis leur mise en service ou une intervention précédente mais pour lesquels une nouvelle intervention importante est nécessaire, spécialement au niveau de la caisse de l’engin. Entrent dans cette catégorie les réparations à la suite d’un accident d’exploitation, comme une collision à un passage à niveau, etc.

Source : Le Rail, août 1997