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La reconstruction des remises aux locomotives de la S.N.C.B.

H. Lenfant, Ingénieur principal à la S.N.C.B. Direction de la Voie.

lundi 7 septembre 2009, par rixke

 Remise de Courtrai

La nouvelle remise de Courtrai remplace l’ancienne remise de cette gare et la remise de Mouscron désaffectée.

L’étude a été faite entièrement par les services d’étude de la Société. La construction a été confiée aux « Entreprises Garnier » de Bruxelles. L’exécution s’est étendue de mai 1949 à février 1951.

Lors de l’adjudication, des contre-projets en béton précontraint ont été présentés, mais leur coût dépassait celui du projet déposé par la Société.

Fig. 19

Les fig. 19 (façade d’entrée), 20 (façade longitudinale, côté des voies principales) et 21 (angle des façades d’entrée et principale) montrent les dispositions générales de la construction. Il s’agit d’une ossature portante en béton armé et de remplissages en briques.

Fig. 20

L’éclairage naturel a été spécialement étudié.

Fig. 21

Comme particularités de cette remise, citons tout d’abord l’emploi du béton vibré et d’un recouvrement des barres d’armature plus épais que dans la pratique courante du béton armé.

Ces deux conditions, vibration et recouvrement important, ont été imposées pour obtenir une bonne protection contre les attaques des fumées.

Fig. 22

On remarque sur la fig. 22 que les portes sont en bois.

Avant la guerre de 1940, il était de règle d’utiliser le bois pour la construction des portes de remises. Après la guerre, le manque de bois de bonne qualité a conduit la Société à utiliser des portes en acier, d’un coût malheureusement assez élevé.

Les portes de la remise de Courtrai ont été établies directement au gabarit électrique.

Les détails de construction intérieure sont sensiblement les mêmes que ceux des remises de Schaerbeek et de Merelbeke.

Les lanterneaux sont du type transversal à versants à 45°. Les plaques de verre armé sont posées sur profils en aluminium.

Fig. 23

Les couloirs de fumée sont constitués de plaques en ciment-asbeste renforcées par des profils en acier. La fig. 23 montre la position des lanterneaux et la disposition des couloirs de fumée.

Tout comme les remises de Schaerbeek et de Merelbeke, la remise de Courtrai est munie d’une installation de chauffage à eau surchauffée. La remise proprement dite, c’est-à-dire la partie du bâtiment où sont garées les locomotives n’est pas chauffée. Le chauffage est réservé aux locaux annexes à l’usage du personnel, à l’atelier de réparation et dans le cas de Courtrai à la partie de la remise où sont garées les automotrices.

Fig. 24

La fig. 24 montre une partie de l’atelier. Quatre écrans recouvrent les tuyaux alimentés en eau surchauffée et projettent des faisceaux de chaleur rayonnée. La fig. 25 montre la disposition des pompes spéciales pour eau surchauffée, qui assurent la circulation dans l’installation de chauffage.

Fig. 25

La remise de Courtrai couvre une superficie de 10.213 m2.

 Remise de Termonde

L’ancienne remise de Termonde datant d’avant la guerre de 1914, était un bâtiment à ossature en bois et remplissages en maçonnerie, solution imposée alors pour des raisons militaires vu le caractère de ville fortifiée que possédait Termonde, à cette époque.

Après sa destruction durant la guerre de 1940, une remise provisoire, en bois également, a été construite.

Nous ne citons ces détails que pour attirer l’attention sur la bonne tenue du bois en présence des fumées de locomotives.

L’acier est très rapidement attaqué et impose un entretien fréquent et onéreux.

Le béton armé est également attaqué par les fumées, mais à un degré moindre. Les éléments de faible section sont particulièrement vulnérables, par suite de la proximité des armatures des faces extérieures. De plus, la mise en œuvre de béton dans des pièces de faible section ne permet pas l’emploi de béton à faible dosage d’eau. Le béton est plus poreux que la normale, ce qui favorise l’infiltration de l’eau et l’attaque des fumées. C’est la raison pour laquelle, à Courtrai, nous avons imposé que toutes les parties en béton armé soient vibrées. La vibration permet d’éviter un excès d’eau, donne un béton compact, à surface particulièrement régulière et unie.

 Remise de Ronet

L’ancienne remise de Ronet détruite en 1944 par les bombardements, était une très vaste construction de 37.500 m2, construite en 1925-1926.

Elle était du type à transbordeur, permettant l’entrée et la sortie des locomotives, non seulement par le faisceau des voies qui précède la remise, mais également par le transbordeur transversal aux voies de la remise.

Fig. 26

La fig. 26 donne une vue panoramique de l’ancienne remise.

A l’extrême gauche, l’atelier des wagons constitué de quatre halls à charpentes métalliques.

A l’avant-plan, le bâtiment des bureaux, vestiaires, lavoirs et dortoir du personnel roulant.

Derrière le bâtiment des bureaux : la remise. La partie couverte d’une voûte parabolique et dont on remarque la saillie sur la façade droite, abritait le transbordeur.

Fig. 27

La fig. 27 donne une vue intérieure du hall du transbordeur après que le transbordeur eut été remplacé par des voies reliant les deux parties de la remise.

Fig. 28

La fig. 28 montre les couloirs de fumée en béton armé, solution adoptée en 1925 dans cette remise et dans d’autres construites simultanément.

Depuis lors, comme nous l’avons noté dans les détails donnés pour les remises de Merelbeke et de Courtrai, les couloirs de fumée ont été réalisés en ciment-asbeste dont la résistance à l’action des fumées s’est révélée très supérieure à celle du béton.

Fig. 29

Lors de la construction de la remise de Ronet, en 1925, l’emploi du béton armé fut admis également pour les cheminées et les aspirateurs. La fig. 29 donne une vue perspective d’une partie des cheminées et des aspirateurs. Les aspirateurs qui surmontent les cheminées pesaient chacun une tonne. Ce détail montre l’intérêt de l’emploi du ciment-asbeste dont le poids est notablement moindre.

La reconstruction de la remise de Ronet fut confiée aux Entreprises Van Rymenant.

Fig. 30

La nouvelle remise couvre une superficie considérablement moindre que celle de 1925 : 19.050 m2 au lieu de 37.500 m2. Sur la fig. 30, on reconnaît le bâtiment des bureaux et l’atelier des wagons.

On peut se rendre compte des dimensions de la remise comparées à celles de la remise de 1925.

Fig. 31

La fig. 31 à rapprocher de la fig. 29, donne une vue perspective de la façade d’entrée comportant 26 voies, les cheminées et les aspirateurs en ciment-asbeste.

Fig. 32

Enfin, la fig. 32 montre les façades longitudinale et d’about du bâtiment des bureaux visible à l’avant-plan des fig. 26 et 30, bâtiment qui fut touché par les bombardements de 1944.

Fig. 33

La fig. 33 représente le réfectoire du personnel aménagé dans ce bâtiment.